
Le mardi 29 avril, aux alentours de 22h20, les pompiers de Trémolat, en Dordogne, sont intervenus au lieu-dit Les Nardoux après la découverte d’une femme en arrêt cardio-respiratoire. Il s’agissait de Karen Carter, une Britannique de 65 ans, retrouvée inanimée devant sa maison d’hôtes, baignant dans une mare de sang.
C’est son nouveau compagnon, avec qui elle partageait sa vie depuis quelques semaines, qui a fait la macabre découverte. Le couple avait passé la soirée chez des amis dans le bourg ; la victime était rentrée seule une dizaine de minutes avant lui. Rapidement, une enquête pour homicide volontaire a été ouverte par le parquet de Bergerac. Le compagnon a été placé en garde à vue dans la nuit du 29 au 30 avril, mais a été libéré le lendemain, sa version ayant été jugée crédible par les enquêteurs.
L’autopsie, réalisée le 1er mai à l’Institut médico-légal de Bordeaux, a révélé huit blessures infligées à l’arme blanche. Deux d’entre elles ont atteint l’aorte et le foie, causant une hémorragie fatale. Les experts évoquent une “volonté de tuer” évidente au vu des lésions. Parmi les autres blessures relevées figuraient une plaie traversante à l’avant-bras droit, ainsi que des atteintes au rein droit, au rachis lombaire et des plaies plus superficielles à la cuisse, à l’épaule et au pouce.
Très investie dans la vie locale, notamment au sein du club de football du village, Karen Carter était installée à Trémolat depuis plus de dix ans. Sa mort brutale a profondément choqué les 600 habitants du village, qui peinent à croire qu’un tel drame ait pu survenir dans leur paisible commune.
Le parquet a confirmé le 1er mai qu’une deuxième garde à vue avait été décidée. Il s’agit d’une femme de 69 ans, résidente de Trémolat et connue pour être proche du couple. Cette retraitée, dont le rôle exact reste à déterminer, est « issue de l’entourage » de Karen Carter. Pour l’heure, les autorités restent discrètes sur les éléments qui ont motivé son placement en garde à vue.
La section de recherches de Bordeaux, appuyée par le détachement d’Agen, poursuit ses investigations de manière intensive. Les gendarmes mènent de nombreuses auditions pour établir l’emploi du temps de la victime et de ses proches. Les enquêteurs analysent également les liens potentiels entre la suspecte et la victime, notamment dans le contexte d’une séparation en cours entre Karen Carter et son mari, absent du territoire au moment des faits.
À ce stade de l’enquête, aucune piste n’est écartée. Le parquet rappelle que l’enquête reste ouverte contre X, laissant la possibilité d’un élargissement du champ des suspects. Alors que les expertises se poursuivent et que les auditions s’enchaînent, le petit village de Trémolat reste suspendu à l’évolution de cette affaire tragique et encore entourée de nombreuses zones d’ombre.