Restes humains à Caen : un jeune homme avoue un meurtre sur fond de drogue et d’alcool

Au cœur de l’été 2024, les promeneurs de Blainville-sur-Orne ont fait une découverte glaçante. Deux jambes humaines, en état de décomposition avancée, flottaient à la surface du canal. Aussitôt, les enquêteurs de la gendarmerie de Caen déploient un important dispositif de recherches et font appel à l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) pour l’analyse des restes. Les experts établissent rapidement que les membres ont été sciés à l’aide d’un outil mécanique, laissant penser à un acte méthodique, voire prémédité. L’identité de la victime reste alors inconnue, mais une certitude émerge : il ne s’agit pas d’un accident. L’enquête, ouverte pour meurtre en février 2025, prend une nouvelle tournure quand les gendarmes de la section de recherches recoupent les éléments d’un dossier de disparition datant de septembre 2023.

La victime, un homme de 39 ans, avait été portée disparue à cette période, sans laisser de trace. Grâce à des prélèvements ADN comparés avec ceux de sa famille, son identité est formellement confirmée. Une piste solide mène alors à un jeune homme de 28 ans, dont le nom avait été mentionné en marge de la disparition. Interpellé le 5 mai 2025, l’individu passe rapidement aux aveux. Il reconnaît avoir tué la victime lors d’une nuit étouffante de septembre 2023, marquée par une consommation excessive d’alcool et de stupéfiants. Selon ses déclarations, la soirée dégénère, un coup fatal est porté, et le corps devient encombrant.

Dans un récit aussi macabre que détaillé, le suspect explique avoir enveloppé le cadavre dans une couverture et une toile de tente, avant de le laisser plusieurs mois sur son balcon. À l’arrivée des beaux jours, il décide de se débarrasser du corps en le découpant en une dizaine de morceaux à l’aide d’une scie.

Deux membres sont jetés dans le canal, mais le reste du corps est dissimulé dans le jardin du pavillon de sa mère, à son insu. Certaines parties sont enterrées, d’autres simplement dissimulées à l’air libre derrière la maison, où elles attendront encore de longs mois avant d’être retrouvées.

Le 6 mai 2025, après une perquisition méticuleuse, les forces de l’ordre exhument enfin l’intégralité des restes. Le lendemain, le suspect est présenté à un juge d’instruction, mis en examen pour meurtre, puis conduit devant le juge des libertés et de la détention. L’affaire suscite une vive émotion dans la région, tant par la violence des faits que par le mutisme prolongé du suspect. L’enquête, désormais entre les mains de la justice, devra encore éclaircir la personnalité du mis en cause, et déterminer si ce drame découle d’une perte de contrôle brutale ou d’un acte réfléchi. Les investigations médico-légales à venir sur les restes du corps permettront peut-être de répondre à cette question.