Meurtre à Saint-Étienne : un suspect recherché par Interpol interpellé en Espagne
L’arrestation d’un jeune Algérien de 18 ans, visé par une notice rouge d’Interpol, relance l’enquête sur la mort suspecte d’un employé de discothèque. La victime avait été retrouvée étranglée dans son logement le 9 février.

Un homme de 25 ans, employé dans une discothèque de Saint-Étienne, est retrouvé mort à son domicile du quartier de la Cotonne, rue Dombasle, le 9 février dernier. Alerté par l’absence de nouvelles, un membre de sa famille découvre le corps partiellement étendu entre le canapé et le sol, sans trace visible de violences par arme à feu ou arme blanche. L’autopsie révèle que la victime est décédée par strangulation, provoquant un arrêt respiratoire.
Les enquêteurs de la Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS) sont rapidement saisis de l’affaire. Très vite, leurs soupçons se tournent vers un jeune Algérien de 18 ans, Sid Ahmed Berrayeh, hébergé quelque temps par la victime dans l’appartement. L’homme reste introuvable, et plusieurs indices intriguent les policiers : le téléphone de la victime a disparu, de même que ses clés, et des résidus de cannabis et de cocaïne sont découverts sur les lieux, orientant les investigations vers le milieu des stupéfiants.
Une notice rouge est émise par Interpol le 22 février, déclenchant une alerte internationale. Sid Ahmed Berrayeh est alors recherché par plus de deux cents polices à travers le monde. Selon les premières informations, il aurait quitté la France peu après le drame.
Le 25 mars, vers 20 heures, la police espagnole l’interpelle à Alicante, sur la côte sud-est du pays. Il est repéré sur la Plaza Orán, au nord de la commune, en situation irrégulière et probablement sans ressources. Cette arrestation est rendue possible grâce à une étroite coordination entre la DCOS de la Loire et la Brigade des fugitifs espagnole.
Le directeur interdépartemental de la police nationale, Yves Cellier, salue « une belle coopération entre services français et espagnols » et précise que la demande d’extradition a été officiellement transmise aux autorités judiciaires espagnoles. Le suspect devrait être remis aux autorités françaises dans un délai de 15 à 30 jours.
Malgré cette avancée majeure, les policiers restent prudents. L’interpellé, qui reste présumé innocent, n’a pas encore été entendu, et son témoignage est jugé crucial pour faire toute la lumière sur cette affaire. Les enquêteurs espèrent notamment comprendre ce qui s’est réellement passé dans l’appartement, situé au rez-de-chaussée d’un immeuble de cinq étages.
Des zones d’ombre subsistent, notamment sur les circonstances exactes de la mort, les motivations éventuelles du crime et le rôle que pourrait avoir joué un éventuel trafic de drogue. Les proches de la victime, encore sous le choc, attendent désormais des réponses.