
Le drame s’est noué dans le quartier des Prés Saint-Jean à Alès, où un jeune homme de 18 ans a été violemment agressé à la tête, dans l’après-midi du dimanche 13 avril. Il a succombé à ses blessures trois jours plus tard, après avoir été transféré dans un état de mort cérébrale au CHU de Nîmes. La piste criminelle est immédiatement privilégiée, et une enquête pour meurtre est ouverte par le parquet d’Alès.
Très rapidement, les soupçons se portent sur un homme de 28 ans, proche de la famille de la victime, qui aurait porté le coup fatal avec un objet contondant. Dès les premières heures de l’enquête, la police judiciaire de Nîmes et le commissariat d’Alès coordonnent leurs efforts pour retrouver la trace du suspect. Ce dernier s’était évaporé, lançant les forces de l’ordre dans une véritable chasse à l’homme.
Une semaine plus tard, une jeune femme de Beaucaire est interpellée. L’enquête révèle qu’elle aurait conduit le suspect jusqu’en Espagne, à Murcie, où celui-ci affirmait vouloir « partir en vacances ». Mise en examen pour soustraction de criminel à l’autorité judiciaire, elle risque jusqu’à trois ans de prison et 45 000 euros d’amende. Elle est placée sous contrôle judiciaire après sa garde à vue à Alès.
Grâce aux indications fournies par cette femme, les enquêteurs localisent le fugitif dans un hôtel de Murcie, dans le sud de l’Espagne. Dans la nuit du samedi 19 au dimanche 20 avril, l’homme est interpellé sans incident par les forces de l’ordre espagnoles. Il a été placé en détention provisoire dans l’attente de son extradition vers la France.
Le procureur de la République d’Alès, Abdelkrim Grini, salue une « étroite collaboration des deux côtés des Pyrénées ». L’enquête a été menée tambour battant, permettant de boucler l’affaire en seulement huit jours. Une demande d’extradition a immédiatement été transmise par un juge d’instruction de Nîmes, mandaté pour piloter la procédure.
Le délai de retour du suspect dépend désormais de son acceptation ou non de l’extradition. En cas de refus, la procédure pourrait prendre plusieurs semaines. Quoi qu’il en soit, les autorités françaises assurent que l’homme ne pourra échapper à la justice française.
La victime, un jeune homme sans antécédents, aurait été tuée sur fond de conflit familial, un mobile désormais central dans les investigations. L’auteur présumé pourrait être son beau-père, une donnée que les enquêteurs prennent très au sérieux dans la construction de leur dossier.
Le procureur Grini insiste : « C’est le minimum que nous devons à la famille, que justice soit faite, et rapidement. » En attendant, la population d’Alès reste sous le choc d’un drame aussi brutal qu’inattendu, dans une affaire où les ressorts intimes et la violence se sont entrelacés tragiquement.