
Le quartier de la Winkelmatt, à Soultz-Haut-Rhin, est plongé dans la stupeur depuis la macabre découverte, dimanche 23 mars en fin d’après-midi, du corps sans vie de Kévin Zabé, 42 ans, père de quatre enfants.
Parti vers 11h30 pour une course anodine à l’épicerie, à quelques centaines de mètres de son domicile, il ne rentre jamais chez lui. Son absence inquiète rapidement sa compagne Charlène, qui alerte ses beaux-parents vers 14h. La famille contacte la gendarmerie, mais l’alerte n’est pas immédiatement jugée préoccupante. Les proches, refusant d’attendre, entament leurs propres recherches dans le quartier.
Vers 17h, l’un de ses frères, accompagné de Charlène, découvre l’impensable : le corps de Kévin gît dans sa cave privative, au sous-sol de son immeuble situé au 8 rue de la Winkelmatt. Rapidement dépêchés sur place, les gendarmes constatent des signes évidents de mort violente. Selon le procureur de la République de Colmar, Jean Richert, la victime présente plusieurs plaies, notamment au thorax, au bras et au cou.
Une enquête pour homicide volontaire est ouverte dans la foulée, et les investigations sont confiées à la section de recherches de Strasbourg, assistée par la brigade de recherches de Soultz-Guebwiller.
Le lendemain, lundi 24 mars, une autopsie est pratiquée afin de déterminer les causes exactes de la mort. À ce moment-là, les résultats n’ont pas encore été communiqués au parquet. Sur les lieux, les techniciens en identification criminelle relèvent plusieurs indices. Des chiens policiers, équipés de chaussons pour préserver les traces, sont également mobilisés.
Dans le quartier, l’émotion est palpable. Le maire de Soultz, Marcello Rotolo, parle d’un homme « posé, sans histoire », récemment en demande d’un logement plus grand pour sa famille.
Kévin Zabé, originaire des Vosges, vivait à Soultz depuis 2006. Il était sans emploi depuis deux ans, s’occupant de ses enfants, dont le dernier est âgé de 11 mois. Connu pour son tempérament calme, il avait notamment exercé dans une entreprise de nettoyage et travaillé à la plonge dans une pizzeria.
La famille, sous le choc, évoque un homme profondément attaché à ses enfants et à la nature, marqué dans sa jeunesse par un grave accident au Humpafascht de Berrwiller en 2007. Ses proches réfutent toute implication dans des trafics, même si une source évoque un « petit casier judiciaire », sans gravité.
Les enquêteurs s’interrogent toujours sur le mobile du meurtre, aucune piste n’étant écartée à ce stade. Deux individus ont un temps été placés en garde à vue, avant d’être relâchés, aucune charge n’ayant été retenue contre eux.
Ce mercredi, une information judiciaire pour homicide volontaire a officiellement été ouverte par le parquet de Colmar. L’enquête se poursuit, alors que la communauté locale reste bouleversée par la perte brutale de cet homme apprécié de tous.