
La cour d’assises du Haut-Rhin a confirmé, ce mercredi 12 mars, la condamnation de Savas Ozyanik à trente ans de réclusion criminelle pour le meurtre de Yasemin Cetindag, survenu le 23 décembre 2020 à Strasbourg. La période de sûreté a été fixée aux deux tiers de la peine, comme en première instance.
Le drame s’est joué dans l’appartement familial du quartier de la Montagne Verte, en présence des quatre enfants du couple. Après une énième dispute, Savas Ozyanik a violemment agressé son ex-compagne, la frappant, la blessant à l’arme blanche et l’étranglant avec un foulard. Il a ensuite transporté son corps jusqu’à la forêt de Vendenheim, au nord de Strasbourg, où il l’a enterré.
Les premières heures de l’enquête furent marquées par le silence et les négations de l’accusé. Pendant plusieurs jours, il a feint l’ignorance face à la disparition de Yasemin, avant d’être accablé par les preuves matérielles et les témoignages. Le bornage de son téléphone, la présence de son ADN sur le couteau et le sang de la victime sur ses chaussures ont permis aux enquêteurs d’établir la vérité.
Les enfants, alors témoins impuissants de la scène, ont livré des témoignages bouleversants à leur grand-mère : « Papa a fait bobo à maman », « il a sorti le foulard, il a serré le cou de maman ». Ces déclarations ont contribué à confirmer la préméditation et la violence de l’acte.
Condamné une première fois le 22 mai 2024 par la cour d’assises du Bas-Rhin à Strasbourg, Savas Ozyanik a interjeté appel, arguant d’une mauvaise défense en première instance et d’une peine qu’il jugeait excessive. Lors de son procès en appel, ouvert le lundi 10 mars à Colmar, il a maintenu une version discordante des faits. Il a reconnu avoir porté deux coups de poing à Yasemin mais a nié l’usage du couteau et la strangulation. Pourtant, les experts ont mis en évidence les traces de pression sur le cou de la victime et les marques de lame sur sa joue, contredisant ainsi ses affirmations.
Interrogé sur son ressenti, il a déclaré : « Je culpabilise tous les jours, même si j’exprime des remords, des regrets, on ne me croit pas ». Ses paroles, jugées dénuées d’empathie par l’avocate générale, ont suscité l’indignation de la famille de Yasemin.
L’accusation, représentée par l’avocate générale, a rappelé la brutalité des faits, insistant sur la responsabilité entière de l’accusé et réfutant la théorie d’une dispute ayant dégénéré. Elle a souligné que la strangulation avait duré plusieurs minutes, un acte incompatible avec une simple rixe accidentelle.
Au terme de trois jours de procès, la cour d’assises du Haut-Rhin a rendu un verdict sans appel. La peine de trente ans de réclusion criminelle a été confirmée, infligeant à Savas Ozyanik la même sanction que celle prononcée en première instance.