Le 27 février 2004, la tranquillité de la forêt de Champcueil, en Essonne, est brisée par la découverte macabre d’un corps calciné et mutilé. Il s’agit d’Yves Bourgade, un homme de 44 ans, dont la tête, les mains et les pieds ont été coupés, rendant l’identification difficile. Rapidement, les soupçons se tournent vers son épouse, Florence Féderlé, qui avait signalé sa disparition deux jours auparavant.
Au cours de l’enquête, Florence Féderlé nie toute implication, affirmant que son mari l’a quittée pour une femme plus jeune, après une dispute le 25 février. Elle maintient avoir vu Yves monter dans une voiture, sans pouvoir identifier le conducteur. Cependant, des éléments troublants viennent accabler l’accusée. Un mégot portant son ADN est retrouvé près du corps, et des incohérences dans ses déclarations suscitent des interrogations.
Lors du premier procès, en 2006, la cour d’assises de l’Essonne condamne Florence Féderlé à vingt ans de réclusion criminelle pour le meurtre de son mari, une peine supérieure aux réquisitions du ministère public. L’accusation met en avant des motifs clairs : les difficultés financières du couple, les infidélités répétées d’Yves, et l’opposition de celui-ci au déménagement prévu dans le Berry. L’absence d’arme du crime et les nombreuses zones d’ombre entourant les circonstances exactes de la mort n’empêchent pas les jurés de se forger une conviction.
Florence Féderlé fait appel de cette décision. En 2008, la cour d’assises d’appel de Créteil requalifie les faits en « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner » et réduit sa peine à quinze ans de réclusion. Cette décision semble prendre en compte les questions non résolues concernant la mort d’Yves Bourgade : quand et comment est-il mort ? La défense, tout au long du procès, tente de semer le doute, en soulignant l’improbabilité qu’une femme de la taille de Florence puisse manipuler seule une scie électrique pour découper un corps avec une telle précision.
Malgré cette réduction de peine, la culpabilité de Florence Féderlé reste établie aux yeux des jurés. Elle est reconnue coupable d’avoir causé la mort de son mari, même si l’intention homicide n’est pas retenue.


