Un dimanche matin de novembre 2011, les habitants de Juvisy-sur-Orge découvrent avec stupeur qu’une femme a été tuée dans l’entrée de son immeuble. Nathalie Davids, 35 ans, est abattue de quatre balles de calibre 7.65 mm dans le hall, au pied de chez elle. Ancienne compagne d’un policier, la victime semble ciblée, mais aucun indice ne permet alors de comprendre pourquoi. Les enquêteurs relèvent un acte rapide, précis, sans effraction ni témoin. L’enquête débute dans le silence.
Trois mois plus tard, le 22 février 2012, Jean-Yves Bonnerue, un informaticien de 52 ans, est tué devant son immeuble à Ris-Orangis. Deux balles dans la tête, tirées avec la même arme. L’émotion commence à se transformer en inquiétude. Les victimes ne se connaissaient pas, ne partagent aucun lien évident, mais le mode opératoire est identique.
Le 17 mars, à Grigny, Marcel Brunetto, 81 ans, ancien restaurateur, est abattu dans le parking souterrain de sa résidence. Trois balles, toujours du même calibre. L’hypothèse d’un tueur en série devient alors la piste principale. Le calibre 7.65 mm et le modus operandi répétitif forment une signature inquiétante. La pression monte dans le département, les habitants vivent désormais dans la crainte d’un tireur inconnu.
Le 5 avril, une quatrième victime est découverte à Villemoisson-sur-Orge. Nadjia Lahsene, 47 ans, est tuée devant chez elle par deux balles dans la tête, en pleine journée. Cette fois, un témoin aperçoit une moto de type Suzuki GSX-R s’éloigner rapidement des lieux. C’est la première piste matérielle concrète. Les enquêteurs croisent les fichiers des véhicules et repèrent Yoni Palmier, 33 ans, usager d’une moto identique, vivant dans la région et déjà connu pour troubles psychiatriques.
Surveillance discrète, relevés de géolocalisation, indices ADN : le dossier s’étoffe rapidement. Des traces de Palmier sont retrouvées dans des studios loués sous de fausses identités, à proximité de deux des meurtres. Le 14 avril 2012, il est placé sous surveillance, puis interpellé le 18 avril à Ivry-sur-Seine. Il nie les faits, puis adopte un silence glacial. Lors des perquisitions, les policiers retrouvent un sac de sport contenant une arme de calibre 7.65 mm et une perruque, éléments troublants. Une trace ADN sur une cartouche retrouvée à Juvisy relie directement Palmier au premier meurtre. Trois experts psychiatres s’accordent : il souffre de trouble délirant paranoïaque, mais son discernement est jugé altéré, non aboli.
Le 16 avril 2015, la cour d’assises de l’Essonne le condamne à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de 22 ans. Il fait appel. Le 29 mars 2017, le verdict est confirmé par la cour d’assises du Val-de-Marne. Yoni Palmier reste impassible, sans jamais expliquer ses actes, laissant les familles des victimes sans réponse.


