Le 17 mai 2005, un promeneur fait une macabre découverte dans un sous-bois de Sucy-en-Brie, en banlieue parisienne. Le corps sans vie de Christophe Belle, célèbre boulanger-pâtissier du Marais, est retrouvé criblé de trois balles dans la nuque. Rapidement, la police criminelle de Paris est saisie de l’affaire et commence à analyser les indices sur place.
Un sachet de poudre blanche, bientôt identifié comme de la cocaïne, est découvert près du cadavre. Cette découverte oriente d’abord l’enquête vers un règlement de comptes sur fond de trafic de stupéfiants. Cependant, les investigations révèlent rapidement que la victime n’avait aucun lien avec la drogue. Ses finances sont saines et son mode de vie paisible ne colle pas avec l’hypothèse d’un crime lié aux stupéfiants.
Dans la poche de sa veste, la police trouve son téléphone portable. Une analyse des derniers messages met en lumière une information troublante : peu avant sa mort, Christophe Belle a envoyé un message à son associé, Xavier Philippe, indiquant qu’il arriverait « dans cinq ou dix minutes ». Les enquêteurs se demandent si ce rendez-vous nocturne pourrait être un piège mortel tendu par son propre partenaire commercial.
Très vite, les soupçons se resserrent autour de Xavier Philippe. Le personnel de la boulangerie-pâtisserie témoigne contre lui : il est connu pour des malversations financières et aurait été récemment en conflit avec la victime, qui envisageait de dénoncer ses détournements d’argent. Un faisceau d’indices se met en place lorsque la veuve de Christophe Belle découvre un contrat d’assurance-vie dont le bénéficiaire n’est autre que Xavier Philippe.
L’enquête révèle également un passé trouble : Xavier Philippe a été soupçonné dans plusieurs affaires criminelles. En 1998, il aurait tenté de faire assassiner Tony Gomez, ancien propriétaire de boîtes de nuit. En remontant encore plus loin, son ex-femme témoigne qu’en 1988, il lui aurait avoué avoir tué un autre associé, Pascal Le Roy, mystérieusement disparu.
Le 28 novembre 2005, la police judiciaire établit un rapprochement entre ces affaires et convoque Xavier Philippe. Le lendemain, il est placé en garde à vue puis mis en examen pour l’assassinat de Christophe Belle.
Le procès s’ouvre en février 2008 devant la cour d’assises du Val-de-Marne. Pendant deux semaines, les débats mettent en lumière le profil inquiétant de l’accusé. Tony Gomez témoigne contre lui et décrit un homme manipulateur et sans scrupules. L’accusation met en avant les preuves accablantes : un mobile financier évident, des détournements avérés et une scène de crime qui semble avoir été soigneusement mise en scène.
Le 7 mars 2010, Xavier Philippe est condamné à 30 ans de réclusion criminelle. L’accusé clame son innocence et fait appel. Mais en juin 2012, la cour d’assises de Seine-et-Marne confirme la sentence. En 2013, son pourvoi en cassation est rejeté, rendant la condamnation définitive.
En parallèle, Xavier Philippe est jugé et condamné à quatre ans de prison supplémentaires pour avoir organisé la tentative d’assassinat de Tony Gomez en 1998. La justice considère qu’il s’agit d’un individu machiavélique, prêt à éliminer toute personne se dressant sur son chemin.


