Dans cette petite bourgade paisible du sud de la Sicile, l’automne 2014 s’est refermé sur un drame d’une noirceur inouïe. L’affaire du petit Loris Stival, retrouvé sans vie au fond d’un ravin, s’est lentement muée en l’un des récits criminels les plus glaçants de ces dernières décennies.
Tout commence le 29 novembre. Veronica Panarello, mère de deux enfants, alerte les autorités : son fils aîné, Loris, âgé de huit ans, n’est pas revenu de l’école. Une disparition inquiétante, d’autant plus que le village tout entier semble se mobiliser pour retrouver le garçon. Mais rapidement, quelque chose cloche dans le récit de la mère.
Les enquêteurs, implacables, s’attardent sur les caméras de vidéosurveillance de l’école. Leurs images sont sans appel : Loris n’a jamais franchi les grilles de l’établissement ce matin-là. Ce n’est pas sur le chemin de l’école qu’il faut chercher la vérité, mais bien derrière les murs du foyer familial.
Quelques heures plus tard, un chasseur découvre, dans un ravin dissimulé par les herbes folles, le corps inerte du petit garçon. L’enfant a été étranglé avec des câbles électriques, son crâne présente une lésion sévère, et son corps porte les stigmates d’une lutte désespérée. Le choc est immense.
Dès lors, les doutes qui planaient se resserrent autour de la figure maternelle. Interrogée par la police, Veronica Panarello offre une succession de versions contradictoires : un enlèvement d’abord, puis un accident domestique. Elle parle d’un jeu dangereux avec des fils électriques. Mais les indices s’accumulent, et le tissu de mensonges commence à se déchirer.
L’enquête dévoile une hypothèse terrifiante : le petit Loris aurait surpris sa mère dans une situation compromettante, en pleine intimité avec Andrea Stival, son propre beau-père et donc le grand-père du garçon. Pris de panique à l’idée d’être exposée, Veronica aurait commis l’irréparable. Un meurtre motivé par la peur, enveloppé de honte et d’effroi.
Le procureur Marco Rota, droit dans ses convictions, décrira l’accusée comme une femme « égocentrique », « manipulatrice », capable de sacrifier son propre enfant pour préserver une double vie. Le tribunal, lui, parlera d’un crime perpétré avec « une cruauté insoutenable ».
Au fil du procès, l’accusée change de nouveau sa version. Désormais, c’est Andrea Stival qu’elle accuse. Selon elle, c’est lui qui aurait étranglé l’enfant pour éviter que leur liaison adultère ne soit révélée. Mais cette nouvelle tentative de diversion ne convainc pas les juges, qui ne trouvent aucun élément tangible à l’appui de ces affirmations.
La sentence tombe en décembre 2016 : trente ans de réclusion criminelle pour Veronica Panarello. Cette sentence a été maintenue par la Cour d’assises d’appel de Catane le 5 juillet 2018. Par la suite, le 21 novembre 2019, la Cour de cassation a rejeté le pourvoi de la défense, rendant ainsi la condamnation définitive.


