Le 15 août 2006, sur la côte sud du Portugal, André Le Floc’h, un marin breton de 67 ans, rencontre Corinne Caspar et son demi-frère Thierry Beille. Les deux Français, domiciliés en Espagne, acceptent son invitation à bord de son trimaran, l’Intermezzo, pour une traversée vers le cap Saint-Vincent.
Deux jours plus tard, dans la nuit du 17 au 18 août, un cargo espagnol, le Sichem-Fenol, repêche Corinne Caspar et Thierry Beille, à la dérive sur un canot pneumatique. Ils affirment avoir été victimes d’une tempête qui aurait provoqué le naufrage du trimaran.
Rapidement, la police portugaise se méfie des incohérences de leur récit. Ils prétendent ne pas savoir où se trouve le propriétaire du bateau. Le 18 août, les enquêteurs retrouvent l’Intermezzo chaviré au large des côtes. À bord, ils découvrent le corps sans vie d’André Le Floc’h, pieds et poings liés, portant des lésions à la tête et au cou.
L’autopsie, réalisée dans les jours suivants, révèle que Le Floc’h est mort par strangulation et a été ligoté après son décès. Les autorités excluent la thèse de la noyade et privilégient un homicide prémédité.
Arrêtés et placés en détention, Corinne Caspar et Thierry Beille clament leur innocence. Ils affirment que Le Floc’h aurait tenté d’abuser sexuellement de Corinne, obligeant son frère à le maîtriser et à l’attacher. Selon eux, le marin était vivant au moment du naufrage.
Le procès s’ouvre un an plus tard, en 2007, à Lagos, au Portugal. L’accusation les soupçonne d’avoir prémédité le crime afin de s’approprier le trimaran. Selon le ministère public, ils auraient frappé Le Floc’h à la tête avec une poêle avant de l’étrangler et de planifier la dissimulation de son corps en mer.
Lors des audiences, les débats sont houleux. Les accusés perturbent l’audience en criant leur innocence et doivent être évacués à plusieurs reprises. La juge Alda Casimiro déclare qu’il n’y a aucun doute sur leur responsabilité et souligne que l’enquête n’a révélé aucun indice d’une tentative de viol.
Le verdict tombe en décembre 2007 : Corinne Caspar et Thierry Beille sont reconnus coupables de meurtre avec préméditation, vol et tentative de dissimulation de cadavre. Ils sont condamnés chacun à 24 ans de prison. En plus de leur peine, ils sont condamnés à verser 100 000 euros de dommages et intérêts à la famille d’André Le Floc’h


