Par une nuit tranquille du 31 octobre 2002, le calme du quartier bourgeois de São Paulo est troublé par un crime qui choquera le Brésil. À l’intérieur de leur maison cossue, le couple Manfred et Marísia von Richthofen est retrouvé sans vie. Les premiers éléments de l’enquête, menés avec détermination par la police, révèlent sans tarder que l’arme du crime est une barre de fer, utilisée avec une violence inouïe.
L’enquête s’oriente rapidement vers l’entourage immédiat des victimes. Suzane von Richthofen, la fille aînée du couple, paraît d’abord dévastée. Elle évoque aux enquêteurs l’idée d’un cambriolage qui aurait mal tourné, ce qui initialement semble cohérent avec le désordre apparent de la maison. Cependant, des incohérences dans son témoignage éveillent des soupçons.
Quelques semaines plus tard, l’enquête prend un tournant décisif. Le travail méticuleux des enquêteurs aboutit à l’arrestation de Suzane elle-même, ainsi que de son petit ami, Daniel Cravinhos, et du frère de ce dernier, Christian. Le choc de cette révélation bouleverse la société brésilienne, découvrant l’existence d’un plan prémédité pour éliminer les Richthofen, motivé par des conflits familiaux et l’appât du gain.
Durant les interrogatoires, Suzane confesse son rôle dans le meurtre de ses parents, une admission qui soulève un flot de questions sur sa personnalité et ses motivations profondes. Les psychologues mandatés par la justice décrivent une jeune femme charismatique mais manipulatrice. L’image de la fille parfaite s’effondre, dévoilant des relations complexes au sein de la famille Richthofen et des tensions dissimulées derrière leur façade immaculée.
Tandis que le procès s’ouvre en 2006, la salle d’audience, bondée de journalistes et de curieux, vibre des émotions intenses suscitées par les témoignages et les révélations successives. Suzane et les frères Cravinhos se retrouvent sur le banc des accusés, confrontés à la gravité de leurs actes. Leurs avocats tentent de plaider des circonstances atténuantes, en mettant en avant l’emprise psychologique et les troubles émotionnels.
Néanmoins, le jury reste insensible à ces arguments de défense. Après des délibérations tendues, il prononce un verdict de culpabilité. Suivra une condamnation d’une rare sévérité : près de 40 ans de prison pour chacun des coupables. Ce verdict est accueilli avec un sentiment de soulagement par la population, pour laquelle cette tragédie familiale était devenue un symbole des dérives d’une jeunesse parfois déconnectée des valeurs essentielles.


