Le 30 janvier 2007, Kathlyn Vasseur, jeune conseillère Pôle emploi de 26 ans, trouve la mort lors d’un accident de vélo à Leudeville, en Essonne. Son mari, Jamel Leulmi, 29 ans, perçoit 1,2 million d’euros issus des assurances-vie souscrites par la victime à son bénéfice peu avant son décès. L’affaire est classée sans suite, considérée comme un malheureux accident.
Deux ans plus tard, en octobre 2009, Jamel Leulmi rencontre Julie Derouette, une mère célibataire de 26 ans. En quelques semaines, il la persuade de souscrire des assurances-vie pour un montant avoisinant les 5 millions d’euros. En décembre 2009, le couple part en voyage au Maroc, mais le séjour vire au cauchemar. Julie est victime d’un mystérieux accident de voiture avant d’être agressée et laissée pour morte en plein désert. Elle survit de justesse, mais son agresseur ne lui rend que de rares visites à l’hôpital.
Alors qu’elle se remet difficilement de ses blessures, Julie découvre que ses contrats d’assurance ont disparu lors d’un cambriolage suspect. Prise de doutes, elle dépose plainte en juin 2010. L’enquête de la gendarmerie met alors au jour un mode opératoire glaçant : Leulmi séduit ses victimes, les pousse à souscrire des assurances-vie à son profit, puis orchestre leur disparition.
Les soupçons des enquêteurs s’orientent rapidement vers le décès de Kathlyn en 2007, requalifié en assassinat. De plus, une troisième femme, Karine T., rencontrée en club échangiste, a elle aussi souscrit des contrats d’assurance sur sa vie au profit de Leulmi. Prévenue à temps, elle annule ces contrats grâce à l’intervention des enquêteurs.
Le 3 août 2010, Jamel Leulmi est arrêté. Mis en examen pour assassinat, tentative d’assassinat et escroquerie à l’assurance, il est incarcéré à Fleury-Mérogis. Pendant l’instruction, il clame son innocence et dénonce un complot orchestré par Julie Derouette.
Son procès en première instance s’ouvre en mai 2014 devant la cour d’assises de l’Essonne, à Évry. Le 12 juin 2014, il est condamné à 30 ans de réclusion criminelle pour l’assassinat de Kathlyn, la tentative d’assassinat de Julie et les escroqueries aux assurances. L’accusation, portée par un réquisitoire implacable, avait requis la réclusion à perpétuité assortie d’une peine de sûreté de 22 ans.
En février 2016, son procès en appel se tient devant la cour d’assises de Paris. La cour confirme la peine de 30 ans de réclusion, avec 18 ans de sûreté. L’accusation dépeint un homme « cupide et manipulateur », prêt à tout pour s’enrichir en mettant en scène des accidents mortels. Julie Derouette, survivante de son stratagème, est présente à l’audience et accueille le verdict avec soulagement.


