Le 17 mai 1995, Carole Prin, enceinte de neuf mois, est assassinée d’une balle dans la nuque par son compagnon, Roland Moog, projectionniste au cinéma Star de Strasbourg. Ce jour-là, Roland Moog reçoit un appel au cinéma, prétendant qu’il s’agit de Carole, qui lui demande de la rejoindre à la maternité en raison de contractions. Il dépose les chiens de Carole chez un ami, informe les parents de la jeune femme, puis se rend à la maternité. Cependant, à son arrivée, Carole n’y est pas.
Inquiet, Roland Moog signale la disparition de Carole à la police. Pourtant, très vite, les soupçons se portent sur lui, étant le dernier à avoir vu sa compagne vivante. Roland se plaint de l’acharnement des policiers à son égard et, malgré son manque apparent d’intérêt pour l’enquête, il lance un appel à l’émission « Perdu de vue » sur TF1.
Trois ans et demi après la disparition, en décembre 1998, Roland Moog est mis en examen pour homicide volontaire et placé en détention provisoire. Quelques mois plus tard, le corps de Carole Prin, ainsi que celui de son bébé, sont retrouvés dans une décharge à Boofzheim, dans le Bas-Rhin. Roland Moog avoue alors le meurtre de Carole, révélant qu’il l’avait tuée dans le sous-sol du cinéma Star, avant de cacher son corps sur place.
Plus tard, craignant que de nouvelles fouilles ne révèlent le crime, Roland Moog transfère le corps dans une malle qu’il entrepose dans le garage d’un ami. Ce dernier, deux ans plus tard, demande à Daniel, le frère jumeau de Roland, de déplacer la malle. C’est alors qu’ils découvrent les restes humains à l’intérieur. Paniqués, ils jettent la malle à la décharge avant d’informer finalement les enquêteurs.
Roland Moog, âgé de 34 ans au moment des faits, menait une double vie. En plus de sa relation avec Carole, il entretenait une liaison avec une autre employée du cinéma. Père de deux enfants issus d’une précédente union, il n’avait jamais parlé de ces enfants ni de la future maternité de Carole à ses propres parents. Les experts psychiatriques décrivent Moog comme un homme intelligent, conscient de ses actes, mais présentant une personnalité « antisociale » et cloisonnée.
L’instruction met en lumière les aspects troubles de sa vie privée, cachés derrière une façade ordinaire. En décembre 2001, Roland Moog est condamné à vingt-cinq ans de réclusion criminelle, dont quinze ans de sûreté, pour le meurtre de Carole Prin.


