Le 7 septembre 2018, Sophie Le Tan, étudiante de 20 ans à l’Université de Strasbourg, disparaît après avoir visité un appartement à Schiltigheim, au nord de Strasbourg, dont elle avait repéré l’annonce sur Leboncoin. Prévue pour célébrer son anniversaire en famille à Mulhouse, elle ne donne plus signe de vie. Une information judiciaire pour enlèvement et séquestration est rapidement ouverte. Les enquêteurs s’intéressent à l’auteur de l’annonce, Jean-Marc Reiser, 58 ans, déjà condamné pour des viols en 2001. Dix jours après la disparition, il est mis en examen et écroué.
Lors de la perquisition, des traces de sang partiellement effacées sont découvertes dans son appartement. Une scie retrouvée dans sa cave porte l’ADN de la victime, renforçant les soupçons des policiers. Le 23 octobre 2019, des promeneurs découvrent un crâne et des ossements dans la forêt de Grendelbruch, à une quarantaine de kilomètres de Strasbourg. L’autopsie révèle que le corps a été découpé, confirmant les pires craintes.
Face aux preuves accablantes, Jean-Marc Reiser finit par admettre, le 19 janvier 2021, son implication dans la mort de Sophie Le Tan, tout en niant toute préméditation.
Le procès s’ouvre le 27 juin 2022 devant la cour d’assises du Bas-Rhin. Les débats mettent en lumière le profil manipulateur et violent de l’accusé, décrit comme misogyne et mythomane. Le 5 juillet 2022, Jean-Marc Reiser est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de 22 ans. Il fait appel de cette décision deux jours plus tard.
Le 29 juin 2023, la cour d’assises d’appel du Haut-Rhin confirme la peine prononcée en première instance, rejetant les arguments de la défense. Jean-Marc Reiser se pourvoit alors en cassation, contestant notamment la mention du nombre de voix lors du verdict, qu’il estime contraire au secret des délibérations.
Le 26 juin 2024, la Cour de cassation rejette son pourvoi, rendant sa condamnation définitive. La famille de Sophie Le Tan exprime un soulagement, bien que la douleur demeure. Parallèlement, Jean-Marc Reiser est mis en examen en juillet 2023 pour la disparition de Françoise Hohmann en 1987, une affaire dans laquelle il avait été initialement acquitté faute de preuves.
Cette affaire tragique met en lumière les failles du système judiciaire et soulève des questions sur la surveillance des récidivistes sexuels.
Le parcours criminel de Jean-Marc Reiser, marqué par des condamnations pour viols et des soupçons dans d’autres disparitions, interroge sur les mécanismes de prévention et de suivi des individus dangereux. Les proches de la victime continuent de militer pour une meilleure protection des citoyens face aux prédateurs récidivistes.


