Le 21 décembre 2004, un pêcheur découvre un corps flottant dans la mangrove de la Baie des Requins, au Robert. Il s’agit de Karim Merlot, 35 ans, surveillant dans un lycée local. L’homme est entièrement nu et son corps présente des traces de coups, indiquant qu’il a été violemment battu avant d’être jeté à l’eau.
Le lendemain, un deuxième corps est repêché à 150 mètres du premier. Il s’agit de Martine Desmarthon, 34 ans, institutrice et compagne de Karim. Son visage est en partie défiguré, ce qui témoigne d’une extrême violence. Le couple, originaire de Dordogne, s’était installé en Martinique dans l’espoir d’y vivre un rêve devenu cauchemar.
Rapidement, la rumeur pointe un homme : Patrick Littorie. Âgé de 34 ans, cet individu est connu pour sa violence et sa consommation de crack. Il possède un casier judiciaire chargé, incluant des condamnations pour agression sexuelle et violences.
Le 27 décembre 2004, la gendarmerie perquisitionne son domicile dans le cadre d’une enquête distincte sur un cambriolage. Là, les enquêteurs découvrent des vêtements tachés de sang. Au même moment, un témoin, Jean-Luc, se confie aux gendarmes : il accuse Littorie et affirme avoir reçu la demande de nettoyer une barque suspecte. Les experts retrouveront ensuite, au fond de cette embarcation, l’ADN mélangé des deux victimes.
Malgré ces preuves accablantes, Littorie nie toute implication dans le double homicide. Il fournit des explications incohérentes et modifie à plusieurs reprises sa version des faits. Pourtant, en première instance, en décembre 2009, il est acquitté, faute d’un scénario précis établi par les enquêteurs.
Le procès en appel se tient en octobre 2010. Cette fois, l’accusé, détenu pour d’autres délits, adopte une attitude plus agressive. Il échafaude plusieurs récits contradictoires : il prétend d’abord que Martine était sa maîtresse, puis accuse Karim d’être un trafiquant de drogue. Cependant, les témoignages le décrivent unanimement comme un individu sadique et violent, en particulier avec les femmes.
Après six heures de délibération, la cour d’assises condamne Patrick Littorie à 19 ans de réclusion criminelle. Un verdict qui, cette fois, résonne comme une délivrance pour les familles des victimes, bien que l’accusé continue de clamer son innocence.


