Le parcours criminel de Patrice Alègre commence tragiquement le 21 février 1989, à Toulouse, avec le meurtre de Valérie Tariote, une serveuse âgée de 22 ans, retrouvée morte dans son appartement. Moins d’un an plus tard, le 27 janvier 1990, Laure Martinet, une jeune fille de 19 ans, est retrouvée étranglée et victime d’une agression sexuelle, dans un fossé à Bonrepos-Riquet, près de Toulouse.
Après plusieurs années sans que les enquêteurs ne fassent le lien entre ces crimes, Alègre récidive en 1997, marquant une accélération dramatique de ses actes criminels. Le 11 février 1997, Martine Matias, 29 ans, est retrouvée morte dans son appartement toulousain ; à l’époque, son décès est faussement considéré comme un suicide. Peu après, le 21 février, Émilie Espès survit miraculeusement à une agression brutale d’Alègre, ce qui deviendra déterminant dans l’enquête ultérieure.
Le 19 juin 1997, Mireille Normand, âgée de 35 ans, disparaît ; son corps sera découvert enterré dans le jardin de son chalet à Verdun, trois semaines plus tard. Le 4 septembre 1997, Isabelle Chicherie, 28 ans, est tuée à Paris, et son appartement est incendié par Alègre afin d’effacer toute trace.
La chute de Patrice Alègre survient le lendemain, le 5 septembre 1997, lorsqu’il est arrêté à Châtenay-Malabry après qu’un ami a informé la police de sa localisation. Son arrestation permet de relier plusieurs affaires jusqu’alors considérées comme non liées.
Le procès d’Alègre s’ouvre le 11 février 2002 à Toulouse, suscitant un vif intérêt médiatique et de nombreuses interrogations sur d’éventuelles complicités ou crimes non élucidés. Après dix jours de débats, le verdict tombe le 21 février 2002 : Patrice Alègre est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de sûreté de 22 ans pour cinq meurtres, une tentative de meurtre et plusieurs viols.
L’affaire ne s’arrête pourtant pas là : en juin 2000, la cellule spéciale « Homicide 31 » est mise en place pour enquêter sur d’autres crimes possiblement imputables à Alègre. Cette cellule rouvre plusieurs dossiers, relançant la polémique sur des enquêtes bâclées ou des meurtres classés à tort comme suicides.





