Jean-Paul Zawadzki, militaire de carrière et chef mécanicien dans l’armée de l’air, est retrouvé mort à son domicile de Sougy, dans le Loiret, le 11 mars 1998. Son décès, initialement attribué à une cause naturelle par son médecin de famille, le docteur Michel Trouillard-Perrot, n’éveille d’abord aucun soupçon.
Pourtant, quelques semaines auparavant, le militaire, alors en mission en Afrique, semblait en pleine forme selon le médecin militaire. À son retour, il tombe malade, souffre de fatigue, de vomissements et de rougeurs aux yeux, et Nicole, son épouse, lui administre un sirop prescrit par le même médecin.
Ce que personne n’imagine alors, c’est que ce traitement cache en réalité un cocktail de médicaments mortel, administré à petites doses par Nicole sur les conseils de son amant, le docteur Trouillard-Perrot. Leur relation adultère débute dans les années 1990, sur fond de confidences mensongères : Nicole prétend subir des violences conjugales et des abus sexuels orchestrés par son mari.
Elle manipule son amant à l’aide de faux témoignages, de lettres prétendument écrites par sa fille et même d’appels téléphoniques passés sous une fausse identité, celle d’une tante fictive, Julie, appelant à l’aide. Peu à peu, le médecin se persuade qu’il doit « sauver » Nicole.
Après la mort de Jean-Paul, Nicole perçoit rapidement une importante assurance vie, s’offre une voiture de luxe et effectue des achats dispendieux. Ces gestes ostentatoires intriguent les collègues du défunt, qui informent leur hiérarchie. Une enquête est alors ouverte.
Le corps de Jean-Paul est exhumé en juin 1998. Par coïncidence, Nicole est retrouvée sur la tombe lors de l’arrivée des gendarmes. Placée en garde à vue, elle finit par avouer, avant de se rétracter. Le docteur Trouillard, arrêté peu après, passe également aux aveux.
L’autopsie révèle que le militaire a bien été empoisonné. Le couple adultère est inculpé pour assassinat avec préméditation. En juin 2001, leur procès débute à Orléans. Michel reconnaît avoir agi par amour, tandis que Nicole tente de faire porter toute la responsabilité à son ancien amant.
Nicole est condamnée à vingt-cinq ans de réclusion criminelle et Michel à vingt ans, avec interdiction définitive d’exercer la médecine. Quelques jours plus tard, Nicole fait appel de cette décision.
Un second procès se tient en février 2002, à Tours. Nicole y maintient sa version, niant toute implication directe, malgré les lettres d’amour, les faux témoignages et les manipulations avérées. Michel, de son côté, admet une responsabilité aveugle, poussé par une passion destructrice. Le verdict tombe dans la nuit du 2 mars 2002 : la peine de Michel est confirmée, celle de Nicole est alourdie à vingt-huit ans de réclusion criminelle.


