Le 15 septembre 2003, Orlando Capozzi, un entrepreneur marseillais de 39 ans, est abattu de trois balles dans le thorax devant sa villa de Cassis. L’attaque est exécutée avec une précision digne des règlements de compte du « milieu ».
Rapidement, l’enquête révèle que la victime était impliquée dans un litige financier avec son ancien associé, Michel Malon, un entrepreneur en bâtiment installé en République dominicaine. Les deux hommes géraient des sociétés immobilières et de travaux publics à Saint-Domingue. L’enquête s’oriente alors vers Christian Spadoni, un ami de Michel Malon, présenté par l’accusation comme le tireur. Ce dernier est interpellé et mis en examen pour assassinat.
Michel Malon est à son tour mis en cause en tant que possible commanditaire du crime. Pourtant, aucune preuve matérielle ne vient établir son implication directe. Ses avocats, Bruno Rebstock et Éric Dupond-Moretti, contestent l’existence d’un mobile suffisant.
En 2004, les autorités dominicaines arrêtent Michel Malon et un autre Français, Alain Pasalonque, à la demande de la justice française. Ils contestent la légalité de leur arrestation devant les tribunaux dominicains. En 2005, Michel Malon est extradé vers la France et incarcéré en détention provisoire dans l’attente de son procès.
Lors de son premier procès en 2008, Michel Malon est acquitté après quatre années de détention provisoire. Christian Spadoni, en revanche, est reconnu coupable et condamné à vingt ans de réclusion criminelle. Jean-Yves Giustiniani, également impliqué, écope de huit ans pour complicité.
En 2010, le parquet fait appel de l’acquittement de Michel Malon, relançant l’affaire devant la cour d’assises du Var. L’accusation met en avant le fait que Spadoni ait été associé aux affaires de Malon un mois après le crime, estimant qu’il s’agit d’une rétribution pour l’assassinat de Capozzi.
Michel Malon, lui, se défend en affirmant qu’il ignorait tout des intentions criminelles de Spadoni, mettant en avant l’absence de preuve d’un quelconque contrat de meurtre. Le 17 novembre 2010, après un nouveau procès tendu, Michel Malon est finalement condamné à quinze ans de prison en appel.
