Le 2 janvier 2001, aux Mureaux, dans les Yvelines, deux adolescents découvrent un sac de couchage abandonné sur un parking. À l’intérieur, gît le corps ensanglanté d’une jeune femme, présentant de nombreuses lésions à la tête et des marques d’étranglement.
Rapidement, l’enquête permet d’identifier la victime : Jeanette O’Keefe, une étudiante australienne de 28 ans, récemment installée en France. La police relève sous ses ongles des traces d’ADN, mais celles-ci ne correspondent à aucun individu connu des services judiciaires. L’affaire piétine, faute de témoins et d’indices exploitables.
Pendant huit ans, le dossier reste sans avancée majeure. Mais en 2009, un tournant décisif intervient : Adriano Araujo Da Silva, un habitant du quartier où le corps a été retrouvé, est arrêté après avoir forcé un barrage de police. Son ADN, prélevé lors de cette interpellation, est comparé à celui trouvé sous les ongles de la victime. Le résultat est sans appel : les deux échantillons correspondent.
Placé en garde à vue, l’homme de 36 ans nie toute implication. Face aux preuves accablantes, il finit par avouer avoir rencontré Jeanette O’Keefe la nuit du 31 décembre 2000, sur les Champs-Élysées. Il l’aurait invitée chez lui, où ils auraient eu une relation sexuelle. Selon lui, la jeune femme aurait refusé un second rapport et menacé d’appeler la police. C’est alors qu’il l’aurait frappée à la tête avant de l’étrangler avec une rallonge électrique, puis abandonné son corps sur le parking.
Malgré ces aveux, Adriano Araujo Da Silva se rétracte quelques mois plus tard devant le juge d’instruction, affirmant qu’il a été manipulé par la police. Il adopte une ligne de défense fluctuante, alternant entre aveux et dénégations.
En janvier 2012, il est jugé par la cour d’assises des Yvelines. L’avocate générale met en avant la violence du crime : treize coups assénés et un double étranglement. Des éléments matériels, notamment la présence de l’ADN de l’accusé sur le corps de la victime, confirment son implication. Il est condamné à trente ans de réclusion criminelle assortis d’une période de sûreté des deux tiers.
L’accusé fait appel, maintenant qu’il est innocent et accusant la police d’avoir exercé des pressions psychologiques pour lui extorquer des aveux. En avril 2013, la cour d’assises des Hauts-de-Seine rejette ces arguments et confirme la condamnation à trente ans de prison.


