Dans la petite ville de Constantine, Michigan, le calme d’un après-midi de novembre 2007 fut brutalement brisé lorsqu’une mère, inquiète de ne pas voir revenir sa fille, signala sa disparition. La fillette de 11 ans, Jodi Parrack, avait quitté la maison à vélo, mais n’était jamais rentrée. Très vite, la communauté se mobilisa pour la retrouver, ratissant les alentours dans une ambiance tendue, marquée par l’inquiétude croissante. Quelques heures plus tard, le corps sans vie de Jodi fut retrouvé dans un cimetière local, abandonné entre les tombes. Les premiers éléments de l’autopsie révélèrent qu’elle avait été asphyxiée, une découverte glaçante qui transforma cette disparition en homicide. La police établit un périmètre et les premières investigations débutèrent, sous l’œil médusé d’une ville soudainement en état de choc.
Dès les premiers jours, les autorités locales dirigèrent leur attention vers plusieurs pistes, y compris les proches et les connaissances de la jeune fille. Un homme attira particulièrement l’attention des enquêteurs : Raymond McCann, réserviste de la police et père d’un camarade de Jodi. Ce dernier avait activement participé aux recherches, mais certaines de ses déclarations soulevèrent des incohérences.
Interrogé à de multiples reprises, McCann finit par devenir le principal suspect. Les détectives notèrent que ses souvenirs sur les horaires et les lieux ne cessaient de varier, un détail que le procureur considéra comme significatif. En 2015, malgré l’absence de preuves physiques, il fut accusé de parjure et envoyé en prison pour avoir, selon la justice, menti durant l’enquête.
Pendant ce temps, le véritable auteur du crime restait dans l’ombre. En parallèle, des examens ADN furent menés sur les vêtements de la victime, sans correspondance immédiate dans les bases de données. Mais en 2016, un rebondissement inattendu fit basculer l’affaire : le profil génétique prélevé sur la scène fut relié à Daniel Furlong, un mécanicien local jusque-là inconnu des fichiers.
Interpellé après une tentative d’enlèvement sur une autre jeune fille, Furlong finit par avouer le meurtre de Jodi lors d’un interrogatoire conduit avec précision par les enquêteurs du Michigan State Police. Il raconta l’avoir attirée dans son garage avant de l’étouffer, pris de panique. Ses aveux furent corroborés par les preuves ADN, scellant son sort. Raymond McCann, après cinq ans passés derrière les barreaux pour un crime qu’il n’avait pas commis, fut finalement blanchi. Sa libération ne fit pas grand bruit, mais son avocat dénonça un acharnement judiciaire fondé davantage sur des soupçons que sur des faits. La ville, encore sonnée, tenta de panser ses plaies dans un silence lourd de regrets.
En 2016, Daniel Furlong fut reconnu coupable de meurtre au second degré et condamné à une peine de 30 à 60 ans de prison. Le tribunal du comté de St. Joseph jugea que sa coopération tardive et l’horreur des faits justifiaient une peine sévère, bien que l’accusé ait plaidé coupable. Lors de l’audience, la mère de Jodi, effondrée, déclara que « chaque jour sans elle est une vie qu’on nous a volée. » Furlong, quant à lui, ne montra que peu d’émotion, se contentant d’exprimer des regrets sans explication profonde.


