Le 12 mai 2013, à Clermont-Ferrand, Cécile Bourgeon déclare la disparition de sa fille de 5 ans, Fiona. Elle raconte que la fillette aurait été enlevée, déclenchant ainsi une vaste mobilisation des forces de l’ordre. Mais au fil des semaines, les incohérences dans son récit suscitent des doutes parmi les enquêteurs. La situation prend un tournant dramatique lorsque, quatre mois plus tard, Cécile et son compagnon, Berkane Makhlouf, finissent par avouer que Fiona est morte après avoir subi des maltraitances sévères. Les accusés ne parviennent cependant pas à retrouver l’emplacement du corps, laissant un vide inexplicable dans cette affaire déjà marquée par des mensonges.
Le médecin légiste avance l’hypothèse d’un traumatisme abdominal, sans pouvoir déterminer avec certitude la cause de la mort. Cependant, il confirme que l’enfant était victime de violences répétées. Les témoignages de voisins évoquent des scènes inquiétantes, notamment un sac-poubelle étrange jeté par Berkane dans un local. Ces éléments alimentent la thèse d’une maltraitance tragique.
En novembre 2016, le premier procès débute à la Cour d’assises du Puy-de-Dôme à Riom. Cécile Bourgeon, bien que déclarée non coupable d’assassinat, est condamnée à cinq ans de prison pour des faits de non-assistance à personne en danger, modification de scène de crime et dénonciation mensongère. Berkane Makhlouf est quant à lui reconnu coupable de violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner, et écoppe de 20 ans de réclusion criminelle. Le verdict est néanmoins contesté, et le parquet interjette appel.
Lors du procès en appel en octobre 2017, l’audience est marquée par une interruption spectaculaire. L’avocat de Berkane Makhlouf, Me Khanifar, est accusé de subornation de témoin par la partie civile. Cet incident conduit à un renvoi du procès en janvier 2018, tandis que l’ambiance reste tendue entre les avocats et les parties prenantes. Le 11 février 2018, les accusés sont à nouveau jugés à la cour d’assises de la Haute-Loire, et cette fois, Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf sont condamnés à 20 et 18 ans de réclusion criminelle respectivement. Ils sont reconnus coupables de violences volontaires ayant entraîné la mort d’un mineur. La décision de justice, saluée par le père de Fiona, Nicolas Chafoulais, marque un moment de soulagement, mais les deux accusés décident de se pourvoir en cassation.
Un retournement de situation survient en février 2019, lorsque la Cour de cassation annule la condamnation en appel de Cécile Bourgeon, jugeant que certaines irrégularités dans le procès appelaient une révision. Ce coup de théâtre entraîne sa comparution libre pour un nouveau procès. Après plusieurs reports liés à des raisons personnelles et à la pandémie de Covid-19, le quatrième procès débute enfin en décembre 2020 à Lyon. Cette fois, la culpabilité des deux accusés est confirmée de manière définitive. Cécile Bourgeon est condamnée à 20 ans de réclusion criminelle et Berkane Makhlouf à 18 ans. Leur pourvoi est rejeté, et les peines deviennent irrévocables.


