C’est dans la nuit du 23 avril 1996 que débute l’effroyable série criminelle de Mamadou Traoré, un homme qui va semer la terreur dans les rues de Paris pendant plusieurs mois. Ce soir-là, vers 2 heures du matin, Danielle Baty, une femme de 35 ans, est attaquée devant un karaoké du 13ᵉ arrondissement. Son agresseur la roue de coups pour lui voler son sac, avant de la traîner jusqu’à l’entrée d’un immeuble voisin, où il l’abandonne, inconsciente et partiellement dévêtue. Elle ne sera découverte que cinq heures plus tard par un libraire.
Quelques semaines plus tard, l’horreur frappe à nouveau. Le 4 juin, une fillette de 11 ans est violemment agressée chez elle, en pleine nuit. Mamadou Traoré, entré par une fenêtre ouverte pour commettre un cambriolage, s’attaque à l’enfant lorsqu’elle le surprend. Bien qu’il prenne la fuite, la scène marque un tournant dans son parcours criminel : la violence devient désormais une composante systématique de ses attaques.
L’été suivant, l’assassin monte d’un cran. Le 25 août, Nelly Bertrand, une employée de la gare d’Austerlitz, sort promener son chien avant de partir au travail. Il la suit, l’attrape, la frappe et la traîne dans son immeuble. Les coups sont si brutaux qu’elle ne survit pas à ses blessures. Elle devient la première victime mortelle du tueur.
Le mode opératoire se répète. Le 22 octobre, Marie-Astrid Clair, une étudiante de 20 ans, est agressée alors qu’elle rentre chez elle. Rouée de coups, violée, elle est laissée pour morte derrière un local à poubelles. Miraculée, elle survit, mais passera trois semaines à l’hôpital. Quelques jours plus tard, c’est Francine Sarret, une septuagénaire, qui subit le même sort. Surprise dans son sommeil, elle est frappée, étouffée avec un oreiller, puis violée. Elle ne se relèvera jamais.
Le 30 octobre, c’est Laurence Eymieux, une cadre ministérielle, qui croise la route de Traoré dans le parking de sa résidence. L’agresseur la traîne sur plus de 100 mètres avant de l’abandonner dans un état critique. Malgré la violence extrême de l’attaque, elle survit.
L’impunité du criminel ne durera pas. Le 17 décembre 1996, il est enfin arrêté. Déjà condamné à plusieurs reprises pour des délits mineurs, il fait face à un dossier accablant. En février 2000, son procès s’ouvre devant la cour d’assises de Paris. Son argumentaire laisse les jurés médusés : il affirme avoir agi sous l’effet d’un envoûtement. La justice ne se laisse pas convaincre. Le 15 février, Mamadou Traoré est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de 22 ans.
