Après neuf jours d’errance en Europe, la cavale de Luka Rocco Magnotta, tristement surnommé le « dépeceur de Montréal », a pris fin le 4 juin 2012 à Berlin. Ce jeune Canadien de 29 ans, soupçonné d’avoir dépecé un étudiant chinois et diffusé la vidéo macabre de son crime sur Internet, a été appréhendé dans un cybercafé de Neukölln, un quartier populaire de la capitale allemande.
Magnotta, fasciné par sa propre notoriété, n’a pu résister à l’envie de consulter les actualités à son sujet, ce qui a conduit à son arrestation. Le gérant du cybercafé, intrigué par la ressemblance du fugitif avec les photos diffusées dans les médias, a alerté la police qui patrouillait à proximité. Ce signalement a permis aux forces de l’ordre de mettre fin à une traque internationale qui avait débuté le 25 mai au Canada, lorsqu’il avait fui Montréal après avoir commis l’atroce meurtre de Jun Lin, un étudiant chinois de 32 ans.
La découverte macabre avait commencé par la réception de deux colis contenant un pied et une main humains, envoyés à des partis politiques canadiens. Parallèlement, un concierge de Montréal trouvait un torse humain dans une valise abandonnée parmi les ordures. Les enquêtes avaient rapidement révélé l’identité de la victime et pointé Magnotta, connu des services de police pour ses précédentes vidéos où il torturait des animaux, comme principal suspect.
Magnotta avait pris la fuite vers la France, où il avait erré à Paris avant de se rendre en Allemagne. Sa capture met un terme à une traque qui avait mobilisé les polices de plusieurs pays, soutenues par Interpol. Ce qui frappe dans cette affaire, au-delà de la violence du crime, est l’obsession de Magnotta pour sa propre image. Il a minutieusement mis en scène son acte, filmant le meurtre et diffusant la vidéo sur Internet, ce qui lui a valu une notoriété aussi soudaine que sinistre.


