Le 13 mars 1986, lorsque Sophie Bouvier, 10 ans, est retrouvée noyée dans la baignoire de son appartement à Annemasse. L’enquête, ouverte immédiatement, révèle rapidement que l’enfant a été victime d’abus avant d’être tuée. Les premiers éléments recueillis par la police orientent les soupçons vers un homme que la presse surnomme rapidement le « Monstre d’Annemasse« .
Malgré la diffusion d’un portrait-robot et de multiples gardes à vue, les enquêteurs ne parviennent pas à identifier le coupable. Plusieurs suspects sont interrogés, mais tous sont finalement relâchés faute de preuves concluantes. Pendant ce temps, d’autres attaques similaires se produisent, notamment contre des jeunes filles, à Annemasse et à Genève. Ces événements, qui s’étalent entre 1985 et 1991, témoignent d’une escalade dans la violence de l’agresseur.
Le 25 mars 1991, Lucien-Gilles de Vallière est finalement arrêté à Annemasse après avoir été interpellé en pleine nuit, en possession de cordelettes et de matériel suspect. Lors de son interrogatoire, il avoue non seulement le meurtre de Sophie Bouvier mais également une série de dix attaques, incluant des tentatives de viol et d’agressions sexuelles, perpétrées sur une période de six ans. Son arrestation choque ses proches, qui décrivent un jeune homme au visage d’ange, loin du portrait du monstre décrit par les médias.
Le 26 mars 1991, Vallière est inculpé pour assassinat, tentative de meurtre, tentative de viol aggravé, et d’autres délits graves, avant d’être placé en détention provisoire. Son procès s’ouvre le 6 décembre 1993, devant la Cour d’assises d’Annecy. Lors des débats, il admet avoir noyé Sophie en réponse à un fantasme morbide lié à l’eau, choquant une nouvelle fois l’audience par l’absence de remords.
Le 9 décembre 1993, après trois jours de procès, Lucien-Gilles de Vallière est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de 30 ans. Cette peine est ensuite réduite à 22 ans en 1994, suite à un pourvoi en cassation.


