Par une soirée d’été apparemment sans histoire, dans la petite ville de Tamworth, au cœur du Staffordshire, Heather Tell, une adolescente de 17 ans au sourire lumineux, quittait son domicile avec insouciance. Passionnée de danse, elle devait retrouver une amie non loin de là, dans un centre d’arts martiaux. Elle ne s’y rendra jamais. Lorsque la nuit tombe sans nouvelles, l’inquiétude s’immisce dans la quiétude familiale. Heather, élève appliquée du Sutton Coldfield College of Performing Arts, n’a pas pour habitude de disparaître. À l’aube, ses proches alertent les autorités, et une opération de recherche se met en place dans un climat d’angoisse croissante.
C’est un jeune homme, ami de la famille, qui fera la découverte glaçante. Dans les fourrés du parc linéaire de Kettlebrook, non loin de l’A5, gît le corps sans vie de la jeune fille, dissimulé comme pour effacer toute trace d’humanité. Le choc est immédiat. Une autopsie révélera une mort par asphyxie, bien que les enquêteurs, dans un souci de rigueur, restent discrets sur les circonstances exactes.
Le deuil s’abat sur la ville comme une chape. Des bouquets s’amoncellent au pied des arbres, des bougies tremblotent dans la nuit. Les témoignages affluent : Heather était « confiante, solaire, inspirante ». Une adolescente comme tant d’autres, brutalement arrachée à la vie.
La police criminelle, menée par le rigoureux DCI Peter Hall, s’oriente vers une hypothèse de meurtre opportuniste. Des témoins évoquent un homme aperçu rôdant dans le secteur, le soir même du drame. Un faisceau d’indices converge bientôt vers un nom : Michael Chidgey, conducteur de bus de 46 ans, au passé judiciaire aussi obscur que troublant.
Ancien condamné pour des infractions sexuelles, Chidgey est placé en garde à vue. L’analyse ADN devient la clé de voûte de l’enquête : une correspondance formelle est établie entre ses prélèvements et des éléments retrouvés sur les vêtements de la victime. Confronté à ces preuves biologiques, il s’embourbe dans des explications confuses, peinant à dissimuler la panique qui le gagne.
Le procès s’ouvre en décembre 2001, dans une atmosphère lourde. Chidgey nie farouchement les faits. Mais la défense chancelle. Les jurés, confrontés à la froideur des éléments, rendent un verdict de culpabilité. Le juge Poole prononce une peine de réclusion à perpétuité, insistant sur l’absence totale de remords et la dangerosité manifeste de l’accusé.


