En août 1993, à Perpignan, Patrick Tissier, récemment libéré après une longue peine de prison, s’installe dans un quartier paisible. Le 6 août, sa voisine de palier, Concetta Lemma, 45 ans, disparaît mystérieusement. Malgré les inquiétudes de ses proches, l’affaire n’est pas immédiatement prise au sérieux en raison de liens présumés avec des affaires de drogue. Quelques semaines plus tard, le 10 septembre, Marie-Josée Gauze, 41 ans, est agressée à son domicile par Tissier. Elle parvient à survivre en le raisonnant, malgré une tentative de strangulation et des violences physiques.
Le 13 septembre, Karine Volckaert, une fillette de 8 ans, est enlevée à la sortie de son école par Tissier, un ami de la famille surnommé « Tonton Patrick ». Il l’emmène dans un endroit isolé, la viole et la tue avant de dissimuler son corps dans un puits abandonné. L’arrestation de Tissier le 21 septembre 1993 met en lumière son passé criminel troublant.
Dès l’adolescence, il manifeste des comportements agressifs, tentant de violer sa sœur en 1965 et sa belle-mère en 1969. Le 1er mai 1971, à l’âge de 18 ans, il assassine sa petite amie, Marie-Françoise Pinson, après qu’elle ait refusé ses avances sexuelles. Il la tue par strangulation, la viole post-mortem et jette son corps dans une rivière.
Arrêté peu après, il est condamné en 1972 à 20 ans de réclusion criminelle. Considéré comme un détenu modèle, il bénéficie de permissions de sortie à partir de 1982. Cependant, lors de sa sixième permission en décembre 1982, il ne réintègre pas la prison et commet une série de crimes, notamment le viol d’une secrétaire à Toulouse et une tentative de viol sur une autre femme. Arrêté en avril 1983, il est condamné en 1985 à 10 ans de réclusion criminelle.
Libéré en janvier 1992, Tissier s’installe à Perpignan et intègre la communauté mormone, se liant d’amitié avec la famille Volckaert. Ignorant son passé criminel, ils le considèrent comme un ami proche. Après son arrestation en septembre 1993, Tissier avoue les meurtres de Concetta Lemma et de Karine Volckaert, ainsi que l’agression de Marie-Josée Gauze.
Son procès s’ouvre le 26 janvier 1998 à Perpignan. Les experts psychiatres concluent qu’il ne souffre d’aucune pathologie mentale, mais qu’il associe violence et sexualité. Le 30 janvier 1998, il est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de 30 ans. Cette affaire relance le débat sur la récidive et conduit à la mise en place de la perpétuité incompressible en 1994, visant à empêcher la libération anticipée des criminels les plus dangereux.


