L’affaire Lionel Cardon débute le 30 mai 1983, lorsque ce dernier est libéré sous condition après une première incarcération. Quelques mois seulement après sa libération, le 11 octobre 1983, il est soupçonné d’avoir assassiné un couple de médecins à Pessac, en Gironde. François-Xavier Aran, chirurgien, est retrouvé ligoté et étranglé dans sa baignoire, tandis que le corps de son épouse, Aline Aran, anesthésiste, est découvert le 28 octobre 1983, abattu d’une balle à bout portant près de Nevers.
En cavale, Lionel Cardon est arrêté dans la nuit du 21 au 22 novembre 1983 par deux motards de la police à Paris pour un simple défaut d’éclairage. Lors de son interpellation, il parvient à s’enfuir, mais est rattrapé dans le bois de Boulogne par le brigadier Claude Hochard, qu’il abat de deux balles en plein cœur. Poursuivi pour ce meurtre, Cardon revendique la légitime défense et nie toute implication dans les meurtres des époux Aran.
Le 24 novembre 1983, Cardon se réfugie dans le cabinet de l’avocate Nicole Dreyfus, qu’il prend en otage. Après sept heures de négociations, il se rend finalement aux autorités et est incarcéré. Lors de son procès en avril 1986, il est condamné à la réclusion à perpétuité pour l’assassinat du brigadier Hochard. Plus tard, en décembre 1986, il est de nouveau jugé pour le meurtre des époux Aran. Il tente de se suicider le jour de l’ouverture du procès, qui est interrompu puis reprend le 10 décembre. Cardon est reconnu coupable et condamné à la réclusion criminelle à perpétuité avec une peine de sûreté de 18 ans.
Pendant son incarcération, Cardon tente plusieurs évasions, dont une en 1989 à Fresnes, puis une autre en 1994 à la prison d’Arles. En octobre 2012, il bénéficie d’un régime de semi-liberté et projette d’ouvrir une salle de boxe, mais son passé judiciaire l’empêche de concrétiser ce projet. En 2013, après avoir violé les conditions de sa semi-liberté, il est arrêté en octobre 2015 pour deux braquages avec séquestration, commis dans l’espoir de financer son projet de salle de boxe.
Incarcéré à la maison centrale de Lannemezan, Lionel Cardon entame une grève de la faim en décembre 2016 pour protester contre la révocation de sa conditionnelle. Le 11 juin 2018, il est jugé en son absence pour les braquages et condamné à 20 ans de réclusion criminelle. En appel, sa peine est réduite à 18 ans en octobre 2020.


