L’affaire Nathaniel Bar Jonah est l’un des cas les plus troublants de la criminologie moderne, où se mélangent disparitions d’enfants, récidives criminelles et prédation sordide. Nathaniel Bar Jonah, de son vrai nom David Paul Brown, était un personnage qui hantait les rues de Great Falls, Montana, tout en arborant un passé lourdement marqué par des antécédents de crimes sexuels. Sa fascination malsaine pour les enfants s’est révélée dès l’âge de 19 ans, après avoir enlevé et agressé un jeune garçon en expérimentant sa première violence en 1975 à Webster, Massachusetts.
À la suite de cet événement, il fut incarcéré mais son incarcération ne le dissuada pas de récidiver. Au contraire, sa propension à dissimuler ses intentions criminelles lui permit d’être libéré sur parole en 1991, malgré les mises en garde des autorités psychiatriques qui avaient détecté chez lui des penchants particulièrement dangereux. Installé dans le Montana avec un changement d’identité, ce qui trahit un système défaillant de suivi des délinquants sexuels, Bar Jonah était prêt à commettre son prochain méfait.
L’un des événements les plus dramatiques et tragiques de cette affaire survint le 16 février 1996, lorsque Zachary Ramsay, un garçon de seulement 10 ans, disparut mystérieusement alors qu’il se rendait à l’école. Des recherches intensives furent menées par les forces de l’ordre, mais aucune trace tangible de Zachary ne fut découverte. C’est seulement des années plus tard que le nom de Bar Jonah fut mêlé à cette disparition non résolue, corroborant les soupçons de plusieurs policiers.
Une perquisition en 1999 dans l’appartement de Bar Jonah marqua un tournant décisif dans l’enquête. La police découvre des archives glaçantes : une liste codée de noms, des dizaines de photographies d’enfants ainsi que de nombreux vêtements infantiles. L’horreur se renforça lorsqu’on y trouva également une myriade d’os d’enfants supposés avoir été présents sur les lieux. Ces lugubres découvertes soulevèrent la possibilité qu’il était non seulement un prédateur sexuel, mais aussi soupçonné d’actes de cannibalisme.
Lors du procès, de nombreux témoignages peignirent le portrait d’un manipulateur rusé et insaisissable. Nathaniel Bar Jonah n’a jamais été jugé coupable du meurtre de Zachary Ramsay faute de preuves directes, mais il était inculpé de nombreuses autres charges, dont agressions sur mineurs et tentatives d’enlèvement. Il fut condamné à 130 ans de prison, sans possibilité de libération conditionnelle.
Pendant son incarcération, Bar Jonah ne cessa de clamer son innocence, bien qu’il fut universellement dépeint comme un personnage dangereux, pervers et sans remords. Le 13 avril 2008, sa mort par insuffisance cardiaque mit fin à ses années derrière les barreaux, mais ne dissipa pas le voile de mystère qui entourait encore ses crimes.


