Le 3 mars 2021, Sarah Everard, une jeune femme de 33 ans, disparaît alors qu’elle rentrait chez elle après avoir rendu visite à une amie dans le quartier de Clapham, au sud de Londres. Aux alentours de 21h30, elle est interceptée par Wayne Couzens, un policier en civil, qui se présente comme un agent de la Metropolitan Police, prétend l’arrêter pour une prétendue infraction aux règles de confinement, la menotte, et la force à monter dans un véhicule de location. Ce qui suit est un enchaînement d’actes d’une violence inouïe. Couzens conduit Sarah Everard jusqu’à Douvres, où il la viole et la tue par strangulation. Il brûle ensuite son corps dans une forêt près d’Ashford, dans le Kent, avant de jeter ses restes dans un étang.
Le 9 mars, six jours après l’enlèvement, Wayne Couzens est arrêté à son domicile de Deal, dans le Kent, d’abord pour suspicion d’enlèvement, puis de meurtre. Le lendemain, la police découvre des restes humains dans un bois, rapidement identifiés comme étant ceux de Sarah Everard. Le choc est immense, non seulement à cause de la brutalité du crime, mais aussi parce que l’auteur est un membre des forces de l’ordre.
Le 13 mars, des veillées sont organisées à la mémoire de Sarah Everard, notamment à Clapham Common, près du lieu où elle a été enlevée. Cependant, la réponse policière à ces rassemblements pacifiques, marquée par des arrestations et une utilisation excessive de la force, déclenche une vague d’indignation à travers le pays, mettant en lumière la question de la sécurité des femmes et la confiance envers la police.
Wayne Couzens plaide coupable le 8 juin 2021 pour l’enlèvement et le viol de Sarah Everard, et le 9 juillet, il admet sa culpabilité pour le meurtre. Le 30 septembre 2021, il est condamné à la réclusion à perpétuité, sans possibilité de libération conditionnelle, un verdict justifié par l’abus de son autorité en tant que policier.
Cette affaire a suscité un débat national sur la sécurité des femmes et la culture au sein de la police britannique. En février 2024, une enquête publique révèle que Couzens avait déjà été signalé pour des comportements sexuels inappropriés, mais que des défaillances dans le processus de vérification l’ont malgré tout permis de rejoindre les forces de l’ordre.


