L’affaire des meurtres en série de Claremont a profondément marqué l’Australie-Occidentale dans les années 1990. Tout commence avec la disparition de Sarah Spiers, 18 ans, qui quitte le Club Bayview à Claremont aux alentours de 2h du matin. À 2h06, elle appelle un taxi depuis une cabine téléphonique, demandant à être conduite à Mosman Park. Des témoins la voient attendre seule près de l’intersection de Stirling Road et Stirling Highway, un véhicule non identifié s’arrêtant brièvement à sa hauteur. Lorsque le taxi arrive trois minutes plus tard, Sarah n’est plus là. Son corps ne sera jamais retrouvé, et son sort demeure inconnu.
Quelques mois plus tard, Jane Rimmer, 23 ans, passe la soirée avec des amis dans le même quartier. Après avoir fréquenté plusieurs établissements, dont le Club Bayview, ses amis prennent un taxi, mais Jane décide de rester. Elle est aperçue pour la dernière fois à 0h04, filmée par une caméra de surveillance devant le Continental Hotel. Cinquante-cinq jours plus tard, une famille découvre son corps sans vie dans un bosquet près de Woolcoot Road à Wellard, à environ 40 kilomètres au sud de Claremont.
En mars 1997, Ciara Glennon, 27 ans, avocate, disparaît à son tour. Après une soirée au Continental Hotel, elle décide de rentrer seule à pied. Vers 0h30, trois hommes à un arrêt de bus la voient interagir avec un véhicule clair arrêté à sa hauteur. Dix-neuf jours plus tard, son corps est retrouvé par un randonneur dans un sous-bois à Eglinton, au nord de Perth.
Face à la multiplication des disparitions, la police de l’Australie-Occidentale met en place la task force « Macro », dédiée à l’enquête. Les investigations s’orientent d’abord vers les chauffeurs de taxi, supposés avoir été les derniers à voir les jeunes femmes en vie. Des milliers de tests d’ADN et d’empreintes sont effectués, sans résultats concluants.
En 1998, Lance Williams, un fonctionnaire local, attire l’attention des enquêteurs en circulant fréquemment de nuit dans Claremont. Surveillé intensivement pendant plusieurs années, il n’est finalement jamais inculpé, faute de preuves. Il décède en 2018 sans avoir été disculpé publiquement.
L’enquête connaît un tournant décisif en décembre 2016. Grâce à des analyses ADN plus poussées, les enquêteurs identifient Bradley Robert Edwards, technicien chez Telstra, comme suspect principal. Il est arrêté à son domicile de Kewdale et accusé des meurtres de Jane Rimmer et Ciara Glennon, ainsi que d’agressions sexuelles antérieures. En 2018, il est également inculpé pour le meurtre de Sarah Spiers.
Son procès s’ouvre en novembre 2019 devant la Cour suprême, sans jury, en raison de la médiatisation extrême. Les procureurs présentent des preuves génétiques trouvées sous les ongles de Ciara Glennon, ainsi que des fibres provenant de son véhicule professionnel. La défense tente de remettre en question l’intégrité des preuves, évoquant des risques de contamination.
Après sept mois d’audience et plus de 200 témoins, le verdict tombe en septembre 2020. Bradley Edwards est reconnu coupable des meurtres de Jane Rimmer et Ciara Glennon, mais acquitté pour celui de Sarah Spiers. En décembre 2020, il est condamné à la prison à perpétuité avec une période de sûreté de 40 ans.





