Le 7 avril 2007, Sophie Gravaud, une jeune vendeuse de 23 ans, disparaît à la sortie de son travail à Saint-Herblain, près de Nantes. Ce jour-là, Ramiz Iseni, un homme d’origine bosniaque de 48 ans, croise par hasard sa route sur le parking du centre commercial où elle travaille. Sous la menace d’un couteau, il l’oblige à monter dans son véhicule, où il la ligote et la force à passer un appel rassurant à son petit ami.
Iseni prend alors la direction de Pornic. Une heure et demie plus tard, il s’arrête sur une desserte de la route Nantes-Pornic et tente de violer la jeune femme. Sophie Gravaud se débat avec vigueur, résistant à son agresseur. Face à cette résistance, Iseni, incapable d’achever son acte, décide de l’étrangler pour s’assurer qu’elle ne pourra pas le dénoncer à la police. Il se débarrasse ensuite du corps et des vêtements de Sophie, avant de mettre le feu à son véhicule. Six jours plus tard, le corps de la jeune femme est retrouvé sur le bas-côté de la route.
Après deux mois de silence, Ramiz Iseni avoue son crime le 12 juin 2007. Ses aveux confirment les analyses scientifiques qui révélaient des traces d’hématomes sur les cuisses de Sophie, ainsi que la cause de la mort par strangulation. Le portrait psychologique dressé par les experts décrit Iseni comme un individu narcissique, égocentrique, et difficilement réadaptable, marqué par une dépendance à l’alcool et aux jeux.
Par ailleurs, l’épouse d’Iseni, Bukurija, est mise en examen pour complicité d’enlèvement et séquestration, bien que ses avocats affirment qu’elle n’était pas directement impliquée dans le meurtre. Elle avait été amenée par son mari sur les lieux du crime dans la nuit, mais a juré de garder le secret sous la menace.
Le 30 avril 2009, Ramiz Iseni est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité par la cour d’assises de la Loire-Atlantique, sans la période de sûreté de vingt-deux ans requise par l’avocat général. Lors de son procès, il exprime des regrets, mais les détails du crime, ainsi que la tentative de viol similaire qu’il avait perpétrée sur une autre jeune femme prénommée Sophie quelques années plus tôt, pèsent lourdement dans la balance. Cette condamnation met un terme à une affaire qui aura profondément marqué la ville de Nantes et ses habitants.


