L’affaire Leprince, également connue sous le nom de massacre de Thorigné, a marqué les esprits dans les années 1990 en France. Le 5 septembre 1994, à Thorigné-sur-Dué, dans la Sarthe, les corps sauvagement mutilés de Christian Leprince, sa femme Brigitte, et de deux de leurs filles, Sandra et Audrey, sont découverts à leur domicile. Seule la plus jeune fille, Solène, échappe au massacre, retrouvée saine et sauve dans sa chambre.
Rapidement, les soupçons se tournent vers Dany Leprince, frère de Christian, qui habite la maison voisine. Sa femme, Martine, et leur fille aînée, Célia, fournissent des témoignages contradictoires qui varient au fil des interrogatoires. Après 46 heures de garde à vue, Dany Leprince avoue le meurtre de son frère, mais se rétracte par la suite, clamant son innocence. Il accuse sa femme d’avoir menti et de l’impliquer dans ce crime, allant jusqu’à la pointer du doigt comme l’auteure des faits avec un complice.
Le procès de Dany Leprince aboutit à une condamnation à perpétuité assortie d’une période de sûreté de 22 ans. Malgré cette condamnation, Dany ne cesse de crier son innocence. En 2006, un supplément d’information est ordonné pour une éventuelle révision du procès. Quatre ans plus tard, en 2010, la Cour de révision suspend sa peine, le libérant provisoirement.
Cependant, en avril 2011, la demande de révision est rejetée, renvoyant Dany Leprince derrière les barreaux. Il faudra attendre octobre 2012 pour qu’il bénéficie d’une libération conditionnelle. Entre-temps, l’affaire aura suscité un immense débat sur la justice et les conditions de la garde à vue en France, marquée par des enquêtes et des contre-enquêtes qui n’ont jamais permis de lever tous les doutes sur l’identité du véritable coupable de ce massacre familial.

