Le 15 juillet 2010, à Saint-Martin-d’Ablois, un drame secoue ce paisible village de la Marne. Laurence Dromard, coiffeuse de profession, est retrouvée agonisante dans sa cuisine, sauvagement battue à coups d’un objet contondant. Malgré l’intervention rapide des secours, elle succombe à ses blessures quelques heures plus tard. Son mari, Sylvain Dromard, un menuisier de 57 ans, affirme avoir découvert sa femme inanimée à son retour d’un rendez-vous professionnel. Il évoque la possibilité d’un cambriolage qui aurait mal tourné, mais les enquêteurs, suspicieux, orientent rapidement leurs investigations vers une autre piste.
Dès l’autopsie, les doutes s’installent : les blessures de Laurence Dromard, infligées avec une violence extrême, ne correspondent pas au modus operandi d’un simple cambrioleur. Les gendarmes découvrent rapidement que Sylvain Dromard mène une double vie. Depuis 2008, il entretient une liaison avec Murielle Bonin, une secrétaire rémoise de 52 ans. Cette relation adultère s’intensifie au point où Sylvain quitte brièvement le domicile conjugal pour vivre avec sa maîtresse, avant de revenir auprès de son épouse quelques mois avant le drame.
Après plusieurs mois d’enquête, les éléments s’accumulent contre le couple illégitime. Murielle Bonin, sous pression, finit par avouer en garde à vue qu’elle et Sylvain ont prémédité le meurtre de Laurence. Selon elle, c’est Sylvain qui aurait tué sa femme, tandis qu’elle se chargeait de dissimuler les preuves. Elle admet également avoir acheté une batte de base-ball, supposée être l’arme du crime, et avoir échangé des SMS avec Sylvain évoquant un « plan » à exécuter avant le 17 juillet 2010.
En juillet 2016, près de six ans après les faits, le procès de Sylvain Dromard et Murielle Bonin s’ouvre devant la cour d’assises de la Marne. Durant cinq jours, les jurés tentent de reconstituer les événements de cette fatidique soirée. L’accusation soutient la thèse d’un crime passionnel, motivé par une relation « pathogène » entre les deux amants, où Sylvain Dromard aurait agi en bras armé d’un pacte criminel élaboré avec sa maîtresse.
Malgré l’absence de preuves matérielles directes, les jurés sont convaincus par la cohérence des indices et des aveux partiels. Le 8 février 2016, à minuit passé, le verdict tombe : Sylvain Dromard est condamné à 30 ans de réclusion criminelle pour l’assassinat de son épouse, et Murielle Bonin à 18 ans de prison pour complicité. Murielle Bonin est acquittée par les jurés de la Cour d’assises de l’Aube en septembre 2017.


