L’affaire Stéphane Moitoiret, tristement célèbre en France, débute en août 2006 à Latillé, dans la Vienne. Stéphane Moitoiret et sa compagne, Noëlla Hégo, tentent alors d’enlever un garçon de cinq ans prénommé Valentin lors d’un mariage. Leur tentative est déjouée par une invitée vigilante. Quelques jours plus tard, le couple revient et propose aux parents d’acheter l’enfant, affirmant que Valentin est « l’élu » et que sans lui, de grands malheurs s’abattraient sur le monde. Une plainte est déposée, mais aucune suite judiciaire n’est donnée à cette époque.
Dans la nuit du 28 au 29 juillet 2008, à Lagnieu, dans l’Ain, Valentin Crémault, âgé de 11 ans, est retrouvé mortellement poignardé de 44 coups de couteau alors qu’il faisait du vélo. Les enquêteurs, initialement orientés vers un accident ou une attaque animale, découvrent rapidement des traces de sang sur plusieurs centaines de mètres, suggérant la fuite du meurtrier blessé. L’analyse de ces traces permet d’isoler un ADN masculin inconnu dans le fichier national. Grâce à des témoignages et à l’exploitation d’une caméra de surveillance, un portrait-robot d’un couple de marginaux est diffusé.
Le 3 août 2008, Moitoiret et Hégo sont interpellés au Cheylard, en Ardèche. Se présentant respectivement comme « Le Secrétaire » et « Sa Majesté », ils tiennent des propos délirants. Moitoiret est mis en examen pour meurtre, et Hégo pour non-dénonciation de crime et complicité. Ils sont placés en détention provisoire à la maison d’arrêt Saint-Paul.
Le procès débute le 5 décembre 2011 devant la cour d’assises de l’Ain à Bourg-en-Bresse. La défense de Moitoiret plaide l’irresponsabilité pénale en raison de troubles mentaux, tandis que les experts psychiatres sont divisés sur son discernement au moment des faits. Le 15 décembre 2011, Stéphane Moitoiret est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité avec une période de sûreté de 22 ans. Noëlla Hégo est reconnue coupable de complicité et écope de 18 ans de réclusion.
En novembre 2013, lors du procès en appel devant la cour d’assises du Rhône, la peine de Moitoiret est réduite à 30 ans de réclusion criminelle, assortie d’une période de sûreté de 20 ans. Noëlla Hégo, quant à elle, est acquittée du chef de complicité d’assassinat mais condamnée à cinq ans de prison pour la tentative d’enlèvement de l’enfant à Latillé.
Parallèlement, des soupçons émergent concernant l’implication possible du couple dans d’autres affaires non résolues, notamment le meurtre de Marine Boisseranc en 2005 à Chazay-d’Azergues, dans le Rhône. En décembre 2020, des témoins affirment avoir croisé Moitoiret et Hégo près du domicile de la victime le jour du meurtre, relançant ainsi l’enquête. En mars 2021, un appel à témoins est diffusé pour recueillir davantage d’informations sur leurs déplacements à cette époque


