Ilan Halimi, un jeune vendeur de téléphonie mobile de 23 ans, disparaît le 20 janvier 2006 après un rendez-vous avec une jeune fille, Emma, qui l’avait séduit quelques jours auparavant. Ce rendez-vous était un piège tendu par un groupe criminel surnommé le « gang des barbares », dirigé par Youssouf Fofana. À peine sorti de son véhicule à Sceaux, en banlieue parisienne, Ilan est violemment agressé, menotté et jeté dans le coffre d’un 4×4.
Dès le lendemain, le 21 janvier, la famille Halimi reçoit un message électronique demandant une rançon de 450 000 euros en échange de la libération du jeune homme. La police est immédiatement alertée et ouvre une enquête sous la direction de la brigade criminelle. Au fil des jours, les ravisseurs envoient des appels et des courriels menaçants, multipliant les exigences financières.
Pendant 24 jours, Ilan Halimi est séquestré dans un appartement puis dans une cave insalubre d’une cité HLM de Bagneux. Il est ligoté, affamé et torturé quotidiennement par ses geôliers, qui le laissent souvent dénudé en plein hiver. Ses bourreaux, recrutés par Fofana, sont majoritairement de jeunes habitants de la cité, manipulés par leur chef charismatique et violent.
Le 12 février 2006, les ravisseurs, réalisant que la rançon n’arrivera pas, reçoivent l’ordre de se débarrasser du jeune homme. Son corps, brûlé sur 80 % de sa surface, est abandonné dans un terrain vague près des voies ferrées de Sainte-Geneviève-des-Bois. Le 13 février au matin, Ilan Halimi est retrouvé agonisant par un passant. Il succombe peu après son transfert à l’hôpital.
L’autopsie révèle des sévices d’une violence inouïe : brûlures, hématomes, plaies profondes. Aucune blessure isolée n’est mortelle, ce sont les souffrances prolongées, le froid et la privation qui ont entraîné sa mort. L’émotion est immense en France et au-delà, notamment en raison du caractère antisémite du crime.
L’enquête permet rapidement d’identifier et d’arrêter plusieurs membres du gang. Youssouf Fofana, en fuite en Côte d’Ivoire, est interpellé le 22 février à Abidjan. Il est extradé vers la France le 2 mars et mis en examen pour enlèvement, séquestration avec actes de torture et de barbarie, et assassinat à caractère antisémite. Au total, 27 personnes sont impliquées à divers degrés dans cette affaire.
Le procès s’ouvre en avril 2009 à huis clos en raison de la présence de mineurs parmi les accusés. Youssouf Fofana se livre à des provocations constantes, affichant des slogans antisémites et défiant la cour. Le 11 juillet 2009, il est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une peine de sûreté de 22 ans. D’autres accusés reçoivent des peines allant de 8 mois à 18 ans de prison. Un procès en appel se tient en 2010, aboutissant à l’aggravation des peines pour certains complices. Le caractère antisémite du crime est confirmé.


