Bruno Joushomme et Évelyne Laborde se marient le 7 décembre 1984, unissant leurs destins malgré un écart d’âge de 39 ans. Peu après, les époux signent une donation au dernier vivant chez le notaire, instaurant une transmission totale du patrimoine au survivant. Le 28 février 1985, alors qu’ils circulent dans une 2 CV sur une route isolée de la forêt de Meudon, le véhicule heurte un talus et s’embrase violemment. Évelyne, coincée à l’intérieur, meurt carbonisée, tandis que Bruno parvient à s’extraire in extremis.
L’enquête, initialement close dès le lendemain, permet à Bruno Joushomme d’hériter d’un patrimoine estimé à quatre millions de francs. Mais des soupçons émergent lorsque la famille Laborde engage des investigations privées. Le 12 mars 1985, une information judiciaire est ouverte et une autopsie ainsi qu’une expertise de la voiture sont ordonnées. Le rapport révèle une fracture du larynx, évoquant un possible étranglement.
La police met alors sur écoute Bruno, sa mère et son frère Patrick. Une conversation entre les deux frères trouble les enquêteurs : Bruno demande à Patrick s’il connaît un meurtrier français. Le 10 septembre 1985, les trois membres de la famille Joushomme sont interpellés. Seul Bruno est mis en examen pour assassinat et incarcéré deux jours plus tard.
Libéré en novembre 1986, faute de preuves irréfutables, Bruno poursuit ses études de philosophie. En 1989, il obtient un DEA, rencontre Marie-Claude, et devient père en 1994, alors que l’instruction piétine. Les années suivantes sont marquées par des tentatives d’exhumation ratées, la destruction de la voiture en 1987, et une nouvelle expertise du corps en 1992 sans résultats probants.
En 1995, la reconstitution a lieu, et Bruno est renvoyé devant la cour d’assises. Le procès s’ouvre finalement le 16 novembre 1998, dans un climat pesant. Le 20 novembre, après deux heures et demie de délibération, Bruno Joushomme est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. Aucune preuve matérielle ne l’incrimine formellement, le verdict repose uniquement sur l’intime conviction des jurés.
Son frère Patrick avoue ses propres doutes, en partie liés à la fracture du larynx, bien que celle-ci ait été plus tard attribuée à l’autopsie. Bruno, lui, crie à l’erreur judiciaire, dénonçant un procès à charge et des motivations familiales liées à l’héritage. En 2020, après plus de vingt ans d’incarcération, il sort de prison sous liberté conditionnelle.


