Le 12 avril 2003, la paisible station de ski du Grand-Bornand, en Haute-Savoie, est bouleversée par la disparition soudaine de la famille Flactif. Xavier Flactif, promoteur immobilier de 41 ans, sa compagne Graziella Ortolano, 36 ans, et leurs trois jeunes enfants, Grégory, Lætitia, et Sarah, ne donnent plus signe de vie. C’est Mario, le fils aîné de Graziella, venu en vacances, qui alerte les autorités après avoir trouvé le chalet familial vide et verrouillé.
Les premières investigations ne révèlent rien d’anormal, mais les enquêteurs ne tardent pas à découvrir des indices inquiétants. Le 14 avril, une perquisition au chalet révèle la disparition mystérieuse de deux ordinateurs portables. Le véhicule familial est retrouvé dans un parking de l’aéroport de Genève, renforçant la thèse d’une fuite à l’étranger, hypothèse confortée par les difficultés financières de Xavier Flactif.
Cependant, le 5 mai, un tournant majeur dans l’enquête survient lorsque des traces de sang soigneusement nettoyées sont découvertes grâce à un révélateur chimique, le Bluestar. Les analyses confirment l’appartenance de ces traces aux cinq membres de la famille Flactif, ainsi que la présence d’une douille de petit calibre et d’éclats de dent de lait. La piste criminelle se précise.
Après des semaines de recherches infructueuses et de fouilles dans les environs, un échantillon d’ADN met enfin les enquêteurs sur la piste de David Hotyat, un mécanicien de 31 ans, ancien locataire des Flactif. Le 16 septembre 2003, Hotyat, sa compagne Alexandra Lefevre, ainsi qu’un couple d’amis, Stéphane et Isabelle Haremza, sont arrêtés.
En garde à vue, David Hotyat avoue rapidement le quintuple meurtre, avouant avoir tué la famille avant de brûler les corps dans une forêt voisine. Il déclare avoir agi seul, poussé par la jalousie et la rancœur envers Xavier Flactif, qu’il accusait d’abus de pouvoir et de réussite ostentatoire. Cependant, les enquêteurs révèlent la complicité active de ses proches, notamment sa compagne, considérée comme le cerveau du crime.
Le procès, qui se tient en juin 2006, aboutit à la condamnation de David Hotyat à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une mesure de sûreté de vingt-deux ans. Ses complices reçoivent des peines de prison allant de sept à quinze ans. Cette affaire, marquée par l’envie et la haine, laissera à jamais une empreinte sombre dans l’histoire criminelle française.


