L’affaire Lionel Tate a captivé l’opinion publique dès ses débuts lorsqu’en juillet 1999, ce jeune garçon de 12 ans fut accusé du meurtre de Tiffany Eunick, une fillette de six ans. L’acte tragique s’est déroulé dans la maison où Lionel résidait avec sa mère, Marjorie Tate, à Pembroke Park, en Floride. Ce soir-là, Marjorie, une ancienne policière, avait confié au jeune garçon la garde de Tiffany, qui était alors son amie. Les événements prenaient une tournure dramatique lorsque, en revenant voir les enfants, Marjorie découvrit Tiffany inanimée, présentant de nombreuses blessures.
L’enquête s’intensifie rapidement, et les autorités découvrent que Tiffany avait subi des blessures sévères, notamment des fractures et des blessures internes. L’autopsie révélait que ces blessures étaient compatibles avec des actes de violence extrême. Interrogé par la police, Lionel affirmait qu’il imitait des mouvements de lutte télévisée, un passe-temps populaire à l’époque. Cependant, les enquêteurs doutaient de cette explication, jugeant la force nécessaire pour infliger de telles blessures bien au-delà de simples jeux d’enfants.
Les tribunaux entrent alors en jeu, et en janvier 2001, le procès s’ouvre, Lionel étant jugé comme un adulte. Ce fait alimentait le débat public sur les décisions judiciaires concernant les mineurs, soulevant des questions éthiques et juridiques. Les avocats de Lionel insistaient sur le fait qu’il ne comprenait pas les conséquences de ses actes, une ligne de défense qui allait peser lourdement dans le déroulement de l’affaire. Mais le jury, après plusieurs délibérations, rendit un verdict de culpabilité pour meurtre au premier degré.
Le jugement prononcé en mars de la même année condamnait le jeune Lionel à la prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle, une décision qui suscita une onde de choc nationale. Ce verdict met en lumière une tension préexistante dans le système judiciaire américain concernant la réhabilitation des jeunes délinquants. Toutefois, le parcours judiciaire ne s’arrêtait pas là; en 2004, après plusieurs appels, la sentence de Lionel fut révisée. Les poursuites tenaient compte de la notion de réhabilitation, et Lionel fut libéré sous probation après avoir purgé trois ans de prison.


