Dans la nuit du 8 au 9 avril 2009, un drame secoue la petite commune de Grand-Champ, dans le Morbihan. Annette Le Couviour, 75 ans, est retrouvée morte chez elle, étouffée sous plusieurs mètres de ruban adhésif, tandis que son mari, Eugène Le Couviour, 93 ans, a réussi à s’échapper après avoir été ligoté. L’autopsie révèle qu’elle a été victime d’une strangulation. Une agression violente, qui, selon les premières constatations, pourrait bien être liée à un cambriolage qui a mal tourné.
Les gendarmes de la brigade de Vannes, après avoir recueilli des témoignages et analysé les indices sur place, mettent rapidement à jour une histoire de famille conflictuelle. Le couple Le Couviour, riche industriel, était au cœur d’une guerre d’héritage, et les enfants de l’ex-femme d’Eugène redoutaient que son argent ne tombe dans les mains d’Annette. À la suite de plusieurs jours d’enquête, les autorités interpellent quatre personnes, dont Josiane Le Couviour, la belle-fille de la victime, ainsi que deux hommes de main, Wenceslas Lecerf et Guénolé Madé, et le jardinier, Loïc Dugué, lié à la famille.
Le mobile, selon les enquêteurs, est clairement financier. Josiane Le Couviour, en seconde noce avec le fils d’Eugène, aurait voulu récupérer des documents testamentaires prouvant que son beau-père avait l’intention de déshériter ses enfants. Lors de son procès, Josiane Le Couviour a nié avoir commandité l’assassinat de sa belle-mère, affirmant que le but était de voler des documents, pas de tuer. Cependant, ses complices ont accablé cette version, notamment Loïc Dugué, qui a avoué avoir servi d’intermédiaire pour le cambriolage, mais a aussi révélé que Josiane avait effectivement demandé de « s’occuper » d’Annette.
En mai 2012, le procès s’ouvre à la cour d’assises du Morbihan. Les accusés plaident tous non coupables d’assassinat, mais admettent avoir participé à un cambriolage qui a mal tourné. Après plusieurs semaines d’audiences, le verdict tombe : Josiane Le Couviour est condamnée à 15 ans de réclusion criminelle pour complicité de séquestration et de vol avec violence, tandis que Wenceslas Lecerf et Guénolé Madé écopent de 18 et 15 ans de réclusion, respectivement. Le jardinier Loïc Dugué reçoit une peine de 9 ans.
Mais le jugement est loin de clore l’affaire. En appel, la peine de Josiane Le Couviour est alourdie à 16 ans de prison, et celle de Wenceslas Lecerf monte à 20 ans. Le tribunal ne retient pas l’assassinat prémédité, mais une violence avec intention de vol, provoquant la mort de la victime. Cette décision suscite des réactions partagées. Les avocats des accusés font part de leur incompréhension, certains insistant sur le fait que les peines prononcées sont excessives, tandis que les parties civiles expriment un sentiment de satisfaction mitigée. Le doute persiste sur la véritable intention de Josiane Le Couviour, qui continue de clamer son innocence quant au meurtre.


