Le voyage devait être une escapade romantique. Emily Jean Schwarz, 22 ans, et Joseph Ferlazzo, 41 ans, s’étaient rendus à Bolton, dans le Vermont, pour célébrer leur premier anniversaire de mariage, en octobre 2021. Le couple, originaire de Northfield, dans le New Hampshire, avait transformé un bus en maison roulante, avec laquelle ils ont parcouru les deux heures de route jusqu’à la petite ville nichée dans les montagnes vertes.
Peu après leur arrivée, ils ont passé la soirée avec la sœur de Joseph et son compagnon, qui avaient loué un Airbnb à proximité. Mais une violente dispute a éclaté plus tard dans leur véhicule. Ferlazzo a raconté que sa femme l’aurait frappé avant de s’allonger sur le lit. Il aurait alors saisi un pistolet Glock et tiré deux balles dans la tête de sa compagne.
Plutôt que de prévenir les secours, il a recouvert le corps d’un sac plastique, l’a déplacé dans la salle de bain du camping-car, puis est allé prendre un petit déjeuner avec des proches, comme si de rien n’était. Revenu plus tard au véhicule, il a transporté le bus jusqu’à St. Albans et a démembré le cadavre à l’aide d’une scie à main empruntée à un ami.
Durant plusieurs jours, il a menti à la famille de la victime, affirmant qu’elle avait quitté le véhicule après une dispute. Mais les parents d’Emily, inquiets de ne pas avoir de nouvelles, ont signalé sa disparition aux autorités. Ils ont également rapporté plusieurs antécédents de violences conjugales.
Le 19 octobre, un certain Spencer Lemons, ayant croisé Ferlazzo, a alerté la police après que celui-ci lui ait avoué avoir tué sa femme. Les enquêteurs ont retrouvé Ferlazzo dans une station-service de St. Albans et l’ont arrêté. Interrogé, il a avoué le meurtre et la mutilation, mais n’a évoqué la légitime défense que bien plus tard, au cours du procès.
Lors du procès, la défense a tenté d’argumenter qu’Emily l’aurait menacé avec une arme, ce qui n’apparaît dans aucune déclaration initiale ni preuve tangible. Les jurés ont également entendu l’enregistrement vidéo de sa confession et le témoignage d’experts médico-légaux et policiers.
La défense n’a appelé qu’un seul témoin : Ferlazzo lui-même. Il a déclaré avoir été victime de “flashbacks” pour justifier ses contradictions, ce que l’accusation a qualifié de mensonge délibéré. Lors d’un échange tendu, la procureure Sally Adams lui a même lancé : « Vous mentez aujourd’hui. » Ce à quoi il a répondu : « Je vous donne ce dont je me souviens. »
Après cinq heures de délibérations réparties sur deux jours, le jury populaire a déclaré Joseph Ferlazzo coupable de meurtre au premier degré. La date de la condamnation reste à fixer, mais Ferlazzo risque la prison à perpétuité, sans possibilité de libération conditionnelle. La procureure a déjà annoncé son intention de requérir une peine supérieure au minimum requis, estimant que le comportement de l’accusé était aggravant.


