Dans les années 1960, au cœur de l’Oregon, une série de disparitions de jeunes femmes plongea la région dans l’effroi. Derrière ces crimes se cachait Jerry Brudos, surnommé le « Shoe Fetish Slayer », un homme dont les pulsions morbides étaient alimentées par une obsession dévorante pour les chaussures féminines.
Le 26 janvier 1968, Linda Slawson, une vendeuse d’encyclopédies de 19 ans, se présenta au domicile de Brudos à Salem. Il l’attira dans son sous-sol, l’assomma avec une planche de bois, puis l’étrangla. Fasciné par ses chaussures, il conserva son pied gauche dans un congélateur pour l’utiliser comme modèle pour sa collection. Son corps fut jeté dans la rivière Willamette.
Le 23 novembre 1968, Jan Whitney, 23 ans, tomba en panne sur l’autoroute. Brudos lui proposa son aide, la conduisit chez lui, l’étrangla dans sa voiture, puis suspendit son corps dans son garage. Il la photographia, la viola post mortem et conserva un de ses seins, qu’il moulât en plastique pour en faire un presse-papiers.
Le 27 mars 1969, Karen Sprinker, 19 ans, fut enlevée dans un parking. Brudos, déguisé en femme, la força à poser en lingerie, la viola, l’étrangla et mutila son corps. Il le jeta ensuite dans la rivière. Le 23 avril 1969, Linda Salee, 22 ans, disparut d’un centre commercial. Son corps fut retrouvé dans la rivière Long Tom, ligoté avec du fil de cuivre. La police, alertée par des témoignages d’étudiantes, identifia Brudos comme suspect.
Une perquisition révéla des photographies compromettantes et des preuves matérielles liant Brudos aux meurtres. Il avoua les crimes et fut condamné à trois peines de prison à vie. En détention, il continua à nourrir son obsession, collectionnant des catalogues de chaussures féminines.
Jerry Brudos mourut en prison en 2006 d’un cancer du foie, après avoir passé 37 ans derrière les barreaux. Son histoire demeure l’un des cas les plus troublants de la criminologie américaine, illustrant la manière dont des pulsions refoulées peuvent engendrer des actes d’une violence inouïe.


