Le 18 décembre 1986, au Creusot, la jeune Christelle Maillery, âgée de 16 ans, est retrouvée morte dans la cave d’une HLM du quartier de la Charmille, à seulement 200 mètres de son domicile. Elle a été poignardée à trente-trois reprises.
En février 1987, un couteau à cran d’arrêt est découvert à 150 mètres de la scène du crime, dissimulé sous un monticule de neige. Malheureusement, en raison de son exposition prolongée aux intempéries, aucune empreinte digitale ni trace de sang n’est exploitable. Les enquêteurs notent toutefois que le couteau présente un aiguisage particulier.
En 1990, malgré de nombreuses auditions, l’enquête piétine et le juge d’instruction prononce une ordonnance de non-lieu. Les pièces à conviction, notamment le couteau, sont détruites par le service des scellés du tribunal de grande instance de Chalon-sur-Saône.
Il faut attendre 2003 pour que l’affaire soit relancée grâce à l’intervention d’un détective privé mandaté par l’Association d’aide aux familles victimes d’agression criminelle. Ce dernier recueille le témoignage de Michel Bartolo, ancien petit ami de Christelle, qui révèle qu’un certain Jean-Pierre Mura lui avait proposé 2 000 francs en compensation de la mort de la jeune fille.
En 2005, l’information judiciaire est rouverte. Jean-Pierre Mura, alors âgé de 44 ans, est arrêté. Chez lui, les enquêteurs découvrent des dizaines de couteaux. Bien que le couteau retrouvé en 1987 ait été détruit, des photographies permettent aux experts de comparer les lames. Ils concluent que les marques d’aiguisage sont similaires, suggérant un lien entre Mura et l’arme du crime.
Le 15 décembre 2011, Jean-Pierre Mura est mis en examen pour homicide volontaire et placé en détention provisoire à la prison de Varennes-le-Grand. Avant son arrestation, il était interné en hôpital psychiatrique près de Chalon-sur-Saône. En décembre 1986, il était un ouvrier métallier de 19 ans, père d’une fille, connu pour sa consommation de drogue et d’alcool.
En septembre 2014, Mura s’évade de l’hôpital psychiatrique de Sevrey, mais est rapidement retrouvé et interpellé le lendemain à Chalon-sur-Saône.
Le 10 juin 2015, son procès s’ouvre devant la cour d’assises de Saône-et-Loire à Chalon-sur-Saône. Mura nie les faits qui lui sont reprochés. Le 18 juin 2015, il est reconnu coupable du meurtre de Christelle Maillery et condamné à vingt ans de réclusion criminelle, la cour ayant considéré que son discernement était altéré au moment des faits.
Mura fait appel de cette décision. Le 16 juin 2016, le procès en appel débute à Dijon. L’accusé maintient son innocence. Le 24 juin 2016, la cour d’assises de la Côte-d’Or confirme la condamnation à vingt ans de réclusion criminelle, reconnaissant une nouvelle fois l’altération de son discernement lors des faits.


