Le 6 juillet 2002, Patricia Leclercq, une jeune femme de 19 ans, disparaît alors qu’elle rentre chez elle à vélo, à Albert, dans la Somme. Deux jours plus tard, son corps sans vie est découvert dans un champ de Ville-sur-Ancre. L’autopsie ne parvient pas à établir avec certitude si elle a été victime d’une agression sexuelle, mais les enquêteurs privilégient rapidement la piste criminelle.
Quelques semaines plus tard, le 21 août, un autre drame secoue la région. Christelle Dubuisson, 18 ans, est retrouvée morte sous un fourgon volé à Villers-Bretonneux. L’accident semble suspect et soulève de nombreuses interrogations. Très vite, les enquêteurs font le lien avec le meurtre de Patricia Leclercq. L’idée qu’un tueur en série puisse sévir dans la Somme commence à se répandre.
Les soupçons se portent rapidement sur Jean-Paul Leconte, un homme récemment libéré après avoir purgé une lourde peine pour viols. Son profil intrigue : récidiviste, il s’est installé chez sa grand-mère après sa sortie de prison. Face à la pression de l’enquête, des prélèvements ADN sont effectués.
Le 25 novembre 2002, les résultats tombent : l’ADN de Jean-Paul Leconte correspond aux traces relevées sur la scène du crime de Patricia Leclercq. Immédiatement interpellé et placé en garde à vue, il nie les faits avec véhémence. Pourtant, les preuves scientifiques sont accablantes.
Son premier procès s’ouvre le 31 janvier 2005, devant la cour d’assises de la Somme. L’accusé maintient sa ligne de défense et clame son innocence. Après plusieurs jours de débats, la cour le condamne, le 5 février, à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de 22 ans.
Deux ans plus tard, en mars 2007, Jean-Paul Leconte fait appel. Cette fois, il avoue partiellement avoir tué Patricia Leclercq, mais continue de nier son implication dans la mort de Christelle Dubuisson. La cour d’appel de Beauvais confirme néanmoins sa condamnation, mais supprime la période de sûreté.
Alors qu’il purge déjà une peine à perpétuité, il est jugé une seconde fois en novembre 2008, cette fois pour le meurtre de Christelle Dubuisson. Malgré ses dénégations répétées, il est reconnu coupable et condamné à nouveau à la réclusion à perpétuité, sans possibilité d’aménagement de peine.


