La soirée du 6 octobre 2001 vire au cauchemar dans un bar-tabac d’Athis-Mons, baptisé « Le Fontenoy ». Deux hommes, Brahim Titi et Hakim Bouhassoune, y consomment calmement un kir, semblant de simples clients. Une fois les derniers clients partis, Jean-Claude Bonnal, cagoulé, rejoint le duo. Le trio sort alors des armes et braque Gildo Alves, propriétaire des lieux.
Tandis que Bonnal et Titi vident la caisse, Bouhassoune conduit quatre personnes dans les toilettes : la serveuse Virginie, la femme de ménage Albertina, la propriétaire Marie-Louisa Alves et sa fille de 9 ans, Sandra. Les adultes sont ligotées, puis emmenées une par une au sous-sol pour y être exécutées froidement d’une balle dans la tête. Seule la fillette est épargnée.
Une fois les meurtriers partis, Sandra réussit à se détacher, remonte à l’étage, ouvre une fenêtre et appelle à l’aide. Des passants alertent la police, découvrant alors la scène d’horreur. Sandra, traumatisée, déclare avoir vu deux des agresseurs, mais rapporte qu’Albertina lui a chuchoté qu’ils étaient trois.
Le lendemain, les braqueurs tentent d’utiliser la carte bancaire de Marie-Louisa, mais échouent à un distributeur dont la caméra est hors service. Sur la scène du crime, cinq douilles de calibre .380 sont retrouvées, provenant d’un pistolet rare, un AMT Backup. Grâce à un tapissage, Sandra identifie formellement Hakim Bouhassoune. Les clients du bar désignent également Bouhassoune et Titi comme les deux premiers hommes entrés dans le bar. L’enquête prend un nouveau tournant.
Le 16 octobre 2001, dix jours plus tard, une nouvelle attaque a lieu, cette fois au Plessis-Trévise. Cinq hommes s’introduisent dans une maison familiale et ligotent ses occupants. Une nièce, cachée dans une salle de bains, réussit à prévenir la police. Les forces de l’ordre interviennent rapidement. Alors qu’ils approchent prudemment, les cambrioleurs, pris de panique, tirent sur les policiers. Deux d’entre eux, Yves Meunier et Patrick Le Roux, sont tués. Un troisième, Lionel Levecq, est grièvement blessé.
Djamel Bessafi, blessé par son propre complice et retrouvé caché sous une voiture, est arrêté sur les lieux. Les enquêteurs relèvent un gant contenant l’ADN de Jean-Claude Bonnal, une cagoule, des douilles de 9 mm et un chargeur vide.
Trois jours plus tard, Bonnal, ainsi que Titi, Bouhassoune, Rahmani et Asslouni, sont placés en garde à vue, puis mis en examen pour assassinats et attaques à main armée. Tous sont écroués à Fleury-Mérogis. L’opinion publique s’enflamme : Bonnal venait tout juste d’être libéré dans l’attente d’un autre procès, faute de prolongation légale de sa détention provisoire.
En février 2003, Bonnal est condamné à 18 ans de réclusion pour un braquage antérieur, mais il est acquitté en appel en juin 2004. Son innocence dans cette affaire relance les critiques sur les incarcérations préventives.
Le 1er février 2006, Bonnal et Titi écopent de la perpétuité, Bouhassoune de 25 ans de prison. Les autres complices sont condamnés à des peines allant de 8 à 15 ans. Bonnal renonce à l’indemnisation de 18 000 euros qui lui avait été accordée pour sa détention injustifiée dans l’affaire du Printemps, préférant éviter la polémique.
Un procès en appel se tient en 2007 à Paris. Les peines sont globalement confirmées ou alourdies. Bonnal voit sa peine de perpétuité assortie d’une période de sûreté de 22 ans être confirmée le 4 juillet. Le 12 mars 2008, la Cour de cassation rejette définitivement le pourvoi formé par Bonnal.


