Le 3 juin 1974, à Marseille, la vie du jeune Jean-Baptiste Rambla bascule. À six ans, il assiste impuissant à l’enlèvement de sa sœur Marie-Dolorès, âgée de huit ans. Christian Ranucci, accusé du crime, est rapidement arrêté, jugé, et condamné à mort. Cette affaire, immortalisée par le livre « Le pull-over rouge » de Gilles Perrault, devient un symbole du débat sur la peine de mort en France. Mais derrière cette polémique se cache le drame silencieux des Rambla, une famille brisée par la perte de leur fille et la tempête médiatique qui s’ensuit.
Au fil des années, Jean-Baptiste Rambla, marqué par la culpabilité et les reproches de son père, se forge une personnalité tourmentée. La figure de Ranucci devient une ombre pesante sur son existence, exacerbée par les débats publics et les accusations de manipulation de son témoignage. En 1982, à l’âge de 12 ans, sa colère éclate en classe lorsqu’il découvre une photo de Ranucci dans un manuel scolaire, symbole d’un traumatisme jamais surmonté.
L’adolescence de Jean-Baptiste est marquée par l’isolement et la souffrance. Il est entraîné dans le combat obsessionnel de son père pour défendre la mémoire de Marie-Dolorès, un combat qui engloutit toute la famille. Les années passent, mais le poids du passé ne s’allège pas. En 2004, Jean-Baptiste commet son premier meurtre. Il étrangle Corinne Beidl, son employeuse, et cache son corps dans un cabanon de jardin. Condamné à 18 ans de prison, il bénéficie d’une libération conditionnelle en 2015.
Mais la spirale de la violence ne s’arrête pas là. En 2017, il assassine Cintia Lunimbu, une jeune femme de 21 ans, dans des circonstances d’une brutalité inouïe. Son arrestation, facilitée par des traces d’ADN, révèle un homme rongé par la haine et la colère, incapable de se détacher de son passé. Lors de son procès, Jean-Baptiste Rambla évoque son sentiment de persécution, pointant du doigt ceux qu’il estime responsables de son malheur, notamment l’écrivain Gilles Perrault.
Lors de son procès en 2021 pour le meurtre de Cintia Lunimbu, commis en 2017, Jean-Baptiste Rambla a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. Cette condamnation reflète la gravité extrême du crime, caractérisé par une violence inouïe et le manque de remords apparent de l’accusé. Le verdict a été prononcé après que les jurés ont pris en compte non seulement la brutalité du meurtre, mais aussi le passé de Jean-Baptiste Rambla, déjà condamné pour un précédent meurtre en 2004.


