Le 28 septembre 2011, un incendie éclate à Chaum, à 25 km de la frontière espagnole. Les pompiers découvrent dans le coffre d’une voiture calcinée ce qu’ils pensent être les restes d’un animal, mais la macabre découverte se révèle être le corps de Jacques Serraye, 59 ans, un trafiquant de drogue bien connu des forces de l’ordre. Cet événement marque le début d’une enquête complexe qui met en lumière un crime sordide.
Les investigations conduisent rapidement à Sylvain Rouvio, 50 ans, et son ex-compagne, Chaffat Abdallah, 38 ans. Ce couple libertin, vivant à Cazères, près de Toulouse, est accusé d’avoir tendu un piège à Serraye, avec qui Chaffat entretenait une relation. Le jour du meurtre, Serraye revenait d’Espagne, probablement avec de l’argent issu de son trafic. Chaffat lui donne rendez-vous dans un endroit isolé, où elle l’agresse avec un taser avant que Rouvio ne l’abatte de deux coups de fusil à canon scié.
Le corps de Serraye est ensuite placé dans le coffre de sa propre voiture, que le couple conduit à Chaum pour la brûler, espérant ainsi dissimuler leur crime. Cependant, l’enquête progresse rapidement et les deux suspects sont arrêtés en octobre 2011. Ils sont mis en examen pour homicide en bande organisée.
Lors du procès en première instance, Rouvio, qui ne cache pas son acte, est condamné à 20 ans de réclusion criminelle. Chaffat, décrite comme manipulatrice, écope de 18 ans de prison. Elle fait appel du verdict, espérant une réduction de peine, mais la cour d’appel confirme sa sentence.
Les motivations du crime restent floues. Rouvio évoque la jalousie et la protection de Chaffat, accusant Serraye d’avoir envoyé des messages inappropriés à la fille de cette dernière. Chaffat, quant à elle, change plusieurs fois de version, mais ne parvient pas à convaincre les juges.
La découverte de l’arme du crime, un fusil à canon scié, dans une retenue d’eau près de Toulouse, sur les indications de Rouvio, renforce les charges contre le couple. La justice conclut que ces « amants diaboliques », liés par une relation toxique et un passé criminel, ont froidement exécuté Jacques Serraye pour des raisons encore partiellement obscures.


