L’affaire de Jacques Rançon, surnommé le « tueur de la gare de Perpignan », est une tragédie criminelle qui s’étend sur plusieurs décennies. Rançon se révèle être l’un des plus dangereux criminels en série de France, responsable de multiples meurtres, viols, agressions et tentatives d’agression.
Le premier crime connu de Rançon remonte au 28 juin 1986, lorsqu’il assassine Isabelle Mesnage, une jeune étudiante de 20 ans. Après l’avoir kidnappée près de Corbie, il la viole, la tue, puis mutile son corps, le laissant à l’abandon dans un chemin isolé. Ce meurtre reste non élucidé pendant des décennies, faute de preuves suffisantes pour identifier le coupable.
En 1992, Rançon est arrêté pour le viol d’une jeune femme à Amiens, ce qui marque son premier séjour en prison. Condamné à huit ans de réclusion, il est libéré en septembre 1997. Peu après, il s’installe à Perpignan, où il reprend sa série macabre. Le 20 décembre 1997, il attaque et tue Mokhtaria Chaïb, une étudiante de 19 ans, près de la gare de Perpignan, avant de mutiler son corps de manière similaire à celle d’Isabelle Mesnage. Moins de six mois plus tard, en juin 1998, il assassine de manière tout aussi brutale Marie-Hélène Gonzalez, une autre jeune étudiante.
Après une tentative d’agression en septembre 1998, Rançon est arrêté mais n’est alors inculpé que pour cette tentative, l’enquête sur les meurtres de Perpignan se concentrant à l’époque sur un autre suspect. Ce n’est qu’en 2014 que son ADN est identifié sur les lieux du meurtre de Mokhtaria Chaïb, permettant de relancer l’enquête. Interpellé et placé en garde à vue en octobre 2014, Rançon finit par avouer ses crimes, révélant des détails macabres sur les mutilations infligées à ses victimes.
En mars 2018, Jacques Rançon est jugé et condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de 22 ans, pour les meurtres de Mokhtaria Chaïb et de Marie-Hélène Gonzalez, ainsi que pour une tentative de meurtre. Toutefois, l’affaire ne s’arrête pas là. En 2019, une nouvelle enquête est ouverte pour le meurtre d’Isabelle Mesnage, à la lumière des aveux tardifs de Rançon. En juin 2021, il est condamné une nouvelle fois, cette fois à 30 ans de prison pour ce meurtre, avant que la peine ne soit commuée en réclusion criminelle à perpétuité en appel en juin 2022, avec une période de sûreté de 18 ans.


