L’affaire Jacques Plumain, surnommé le « Fantôme de Kehl, » a débuté en janvier 1999 à Tuttlingen, Allemagne, avec l’assassinat d’une jeune femme de 23 ans. Ce crime est le premier d’une série d’homicides qui s’étend sur plusieurs mois, laissant la police allemande démunie quant à l’identité du coupable. Jacques Plumain, militaire à l’époque, termine son contrat en février 1999, sans que son nom ne soit associé à cette affaire.
Le 25 juillet 1999, Sylvia Hironimus, 30 ans, est retrouvée morte dans une arrière-cour à Strasbourg. À ce stade, Plumain n’est pas encore lié à ce meurtre. Quelques jours plus tard, le 28 juillet, il agresse une autre femme, qui parvient à le reconnaître. Cette reconnaissance conduit à son arrestation deux jours plus tard. Plumain est condamné à un an de prison ferme, mais fait appel. Libéré le 5 octobre 1999, faute de preuves suffisantes, il reprend ses activités criminelles.
Le 11 octobre 1999, Hatice Celik, une jeune femme turque, est brutalement assassinée à Kehl, en Allemagne. Plumain, bien que suspecté, nie toute implication dans ce meurtre. Peu de temps après, le 23 novembre, Jacques Plumain tente d’agresser Barbel Zobel, une femme de 38 ans, à Kehl, mais elle survit grâce à l’intervention de son mari. Le 4 décembre 1999, Plumain assassine froidement Gisela Dallmann, une retraitée de 66 ans, renforçant sa réputation de « Fantôme de Kehl ».
Le 15 mai 2000, Plumain tue Ursula Brelowski, une enseignante de 44 ans, dans une forêt près de Strasbourg. Ce meurtre attire enfin l’attention de la police française, qui commence à faire le lien avec les crimes de Kehl. Le 19 janvier 2001, Jacques Plumain est arrêté pour avoir agressé un automobiliste avec un sabre de samouraï, une arrestation qui marque un tournant dans l’enquête.
Le 19 juin 2001, Plumain est interrogé et avoue le meurtre d’Ursula Brelowski, tout en niant la plupart des autres accusations, notamment l’assassinat de Hatice Celik. Cependant, en juin 2002, il est également inculpé pour le meurtre de Sylvia Hironimus, bien qu’il n’ait jamais avoué ce crime.
Le 24 septembre 2003, Plumain est condamné à 12 ans de réclusion criminelle pour la tentative de meurtre à coups de sabre. En mai 2005, son procès pour les assassinats commence à Strasbourg, où il est décrit comme froid et détaché. Le 3 juin 2005, il est condamné à 30 ans de réclusion criminelle, mais acquitté pour le meurtre d’Hatice Celik. Le parquet fait appel, et lors du procès en appel en avril 2006, Plumain est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité avec une peine de sûreté de 20 ans.
En mars 2008, il bénéficie d’une ordonnance de non-lieu pour le meurtre de Sylvia Hironimus. Jacques Plumain purge toujours sa peine à ce jour, bien qu’il soit libérable depuis janvier 2021.


