Guy Georges, surnommé « la Bête de la Bastille », est l’un des tueurs en série les plus tristement célèbres de France. Dès son plus jeune âge, Guy Georges manifeste des comportements violents. À 14 ans, il tente d’étrangler sa sœur adoptive, Roselyne, un acte passé sous silence par sa famille d’accueil. Deux ans plus tard, il récidive en agressant une autre sœur avec une barre de fer, ce qui conduit à son placement en foyer pour jeunes en difficulté.
En 1981, à l’âge de 19 ans, il commet sa première agression connue en violant et poignardant une jeune femme, qui survit à l’attaque. Arrêté pour vol la même année, il est condamné à cinq mois de prison. Peu après sa libération, il agresse Violette K. dans un parking parisien, tentative qui échoue grâce à la résistance de la victime. Condamné à trois ans de prison en 1982, il bénéficie d’une permission de sortie en 1983, durant laquelle il viole et poignarde une autre femme, Pascale Nix, qui parvient à s’échapper. Cette série d’agressions marque le début d’une escalade criminelle.
Le 24 janvier 1991, Guy Georges assassine sa première victime connue, Pascale Escarfail, 19 ans, dans son appartement parisien. Ce meurtre est suivi de celui de Catherine Rocher, 27 ans, le 7 janvier 1994, dans un parking souterrain. Il tue Elsa Benady, 22 ans, dans des circonstances similaires.
Le 8 juillet 1994, il s’introduit chez Agnès Nijkamp, 33 ans, architecte néerlandaise, qu’il viole et assassine. Le 10 novembre de la même année, Élisabeth Ortega échappe de peu à la mort après une agression violente, fournissant un portrait-robot imprécis de son assaillant. Le 25 novembre 1994, Hélène Frinking, 27 ans, est retrouvée violée et assassinée à son domicile.
En 1995, Guy Georges est arrêté pour une agression sexuelle mais n’est pas relié aux meurtres en série faute de preuves suffisantes. Libéré en 1997, il commet deux autres meurtres : celui de Magali Sirotti, 19 ans, le 23 septembre 1997, et d’Estelle Magd, 25 ans, le 16 novembre 1997.
La traque s’intensifie après ces crimes. Le 26 mars 1998, Guy Georges est finalement arrêté à la sortie du métro Blanche à Paris. Son procès s’ouvre le 19 mars 2001. Après avoir nié les faits, il finit par avouer les sept meurtres lors de son procès. Le 5 avril 2001, il est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de 22 ans.
Cette affaire a mis en lumière les lacunes du système judiciaire français de l’époque, notamment l’absence d’un fichier centralisé des empreintes génétiques. Elle a conduit à la création du Fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG) pour améliorer la traçabilité des criminels sexuels.





